Comment communiquer sans Internet?

TENDANCE - « Au-delà d’Internet» : Si certains ne peuvent pas, d’autres ne veulent pas. Les solutions pour communiquer sans Internet se popularisent alors que leurs utilisations partagent.

Internet n’a jamais été aussi controversé. A l’heure où le parlement européen discute d’un projet pour démanteler Google et que les américains s’autoproclame « régulateur » d’Internet, l’avenir de la toile n’est plus aussi rose. On peut dès lors se poser la question, mais comment pourrions-nous communiquer sans Internet ? En moyenne, un Suisse utilise Internet pendant trois heures par jour. La communication par messages, les sites d’actualité ainsi que les jeux sont les principales activités. Envoyer des messages par le biais de « whatsapp » ou encore Facebook est une activité bien ancrée. Mais quand la connexion au réseau n’est plus disponible, c’est la panique.

Nous sommes en Californie, au Coachella Valley Music Festival. Ce dernier attire en moyenne 80'000 personnes par jour qui viennent assister aux concerts des Red Hot Chili Pappers ou encore de Pharell Williams. L’endroit est magique (paraît-il), isolé et perdu au milieu du désert. Les seules ondes que les festivaliers captent sont celles des enceintes qui émettent les sons des concerts à plusieurs kilomètres à la ronde. Seul problème, comment retrouver ses amis au beau milieu de cette foule, quand l’unique outil de communication est sa propre voix? C’est l’expérience (malheureuse) qui est à l’origine de la création de FireChat. Une application pour téléphone mobile qui permet de communiquer en utilisant les téléphones d’autres personnes en tant que relai pour acheminer les messages. L’application utilise les connexions WiFi et Bluetooth pour créer son propre réseau, complètement autonome. Bien évidemment, FireChat nécessite un nombre critique de personnes pour assurer la couverture d’un site, sachant qu’une connexion WiFi a une portée de 70 mètres environ.

C’est cette année, dans d’autres conditions, que l’application FireChat a véritablement décollée. En Iraq d’abord, alors que les extrémistes islamiques menace de couper Internet, les habitants se ruent littéralement sur l’application. En quelques jours, l’application est téléchargée 40 000 fois. Au Japon, où des étudiants ont utilisé l’application pour organiser des manifestations en évitant ainsi l’utilisation d’Internet, contrôlé par le gouvernement.

A Lausanne, l’EPFL et l’UNIL travaillent aussi sur l’utilisation des technologies mobiles en tant que relai pour l’information. L’Ecole polytechnique a mis au point un concept utilisant des drones pour assurer la couverture de zones habituellement non desservies. Ces derniers sont programmés afin de voler tout seul et automatiquement afin de couvrir une zone maximale.

 

Mike NIRIAMA