La fête aux jeux vidéo

TENDANCE - La Bretagne accueillait ce mois-ci la dixième édition du Stunfest, grande fête dédiée au jeu vidéo comme la Suisse n’en a (encore) jamais vu.

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Créé au milieu des années 2000, le Stunfest se voulait initialement le lieu de rendez-vous du gratin français et européen du jeu de combat. Si l’on y retrouve toujours ces Federer de la boule de feu, aujourd’hui un étourdissant bouillon de culture vidéoludique les accompagne. Du jeu rétro au cycle de conférences, en passant par les développeurs indépendants, chaque édition de ces dix dernières années a participé à faire de cet événement un exemple à suivre pour la Suisse.

Vertige et réflexion sur un bateau

Ce qui fascine dans ce festival, particulièrement quand on vient de Suisse, c’est à quel point il est à l’aise avec son sujet. D’un côté, il traite du jeu vidéo dans ce qu’il a de plus viscéral : le jeu d’arcade. Pas de jeu à enjolivure arty ou aux envolées narratives, juste le jeu pour le plaisir du jeu. De l’autre, on trouve toute la réflexion induite par la naissance d’une nouvelle culture. Sur les trois jours que dure la convention, plus d’une dizaine de conférences étaient organisées. De nombreux intervenants, chercheurs, historiens et game designers débattaient devant une salle comble sur des sujets aussi variés que « Comment adapter une œuvre littéraire en jeu vidéo ? » ou « Le concept d’équilibre dans les jeux d’opposition ». La tranquillité de la salle des débats contrastant avec les furieuses acclamations du public de la salle des combats. C’est là toute l’intelligence d’un événement sachant mélanger des approches différentes sans jamais les opposer.

La Suisse tombe à l’eau

Après ce voyage réjouissant chez nos voisins, on ne peut s’empêcher de se questionner sur les équivalents proposés dans notre région. Chez nous, deux branches se distinguent. D'un côté, le sport électronique avec la Polylan à Lausanne ou la Wesports à Bussigny réunissent les joueurs dans des compétitions spécialisées et plutôt hermétiques au grand public. De l’autre, le Game Day du genevois Festival Tous Ecrans propose principalement un cycle de conférences sur une journée. Malheureusement sans représentation réelle du jeu, l’événement semble souffrir de son intégration à une manifestation dédiée avant tout à l’image. Si individuellement ces initiatives restent prometteuses, on ne peut que regretter qu’elles poussent chacune dans leur direction alors que comme le montre le Stunfest, elles gagneraient à se mélanger dans un festival ouvert, intelligent et réellement ludique.