Entre cancres et surdoués

- Les centres de cours privés n’ont jamais été aussi nombreux en région lausannoise.
- Ce marché ne connaît pas la crise et attire donc aussi des gens peu scrupuleux.
- Toutes les adresses ne se valant pas, comment bien choisir et ne pas commettre d’erreurs?

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  • La qualité des professeurs est une condition essentielle au choix d'un centre de soutien scolaire. DR

    La qualité des professeurs est une condition essentielle au choix d'un centre de soutien scolaire. DR

Il suffit de taper «soutien scolaire» dans l’annuaire pour obtenir 18 adresses lausannoises. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter ces dernières années. De quoi rendre perplexe tout parent qui cherche un soutien scolaire pour son enfant en difficulté.

Quels sont les critères qui permettent de faire confiance à une structure plutôt qu’à une autre? Comment être sûr d’avoir une formation de qualité pour son enfant? Des questions qui apparaissent comme fondamentales lorsqu’il s’agit de relever la moyenne catastrophique de sa fille ou de son fils.

L’échec du secteur public?

Et ce n’est certainement pas du côté de la direction générale de l’enseignement obligatoire du canton (DGEO) qu’on peut trouver un début de réponse: «Notre périmètre d’activités concerne les établissements scolaires publics, avec également les écoles privées et l’enseignement à domicile, explique Serge Martin, le directeur général adjoint de la DGEO. Les centres de soutien scolaire ne sont pas de notre ressort. Leur existence peut être la conséquence d’un effet d’entraînement, l’offre créant la demande.» Certes, mais le succès de ces cours privés n’est -il pas la conséquence aussi de l’échec des structures étatiques en termes de soutien aux élèves en difficulté? Serge Martin en doute: «L’école offre déjà beaucoup de mesures permettant d’aider ce type d’élèves. Par exemple, les cours d’appuis mis en place dans les établissements ne sont pas en baisse, bien au contraire. Les devoirs surveillés ont aussi un succès important.»

Reste que la réalité démontre un double phénomène: à la fois un remplissage constant des cours proposés par le canton, mais aussi une augmentation notable de l’offre de cours mieux adaptés à des besoins spécifiques. En plus petit comité, avec un professeur qui se consacre à un ou deux élèves car l’enseignement différencié reste une pratique complexe au sein d’une classe d’une vingtaine d’enfants.

Il suffit parfois d’une approche plus individualisée pour permettre à un écolier de comprendre autrement et de prendre confiance en ses capacités. Ce constat fait, il convient dès lors de déterminer le bon centre pour son enfant. Et des critères objectifs existent. Le premier? La connaissance du fonctionnement du secondaire I et des possibilités existantes pour l’accès au secondaire II est essentielle. Mais, surtout, la qualité et l’expérience des fondateurs, des collaborateurs et des enseignants.

«C’est même la condition sine qua none à la compréhension des besoins des élèves, note Noël Dentan, directeur de Futurplus. Une certification de qualité représente pour les parents un indicateur supplémentaire de référence, puisque ces centres sont chaque année audités par un intervenant externe. L’ancienneté du centre apparaît donc comme un gage de qualité.»

Bien s’informer

Les parents concernés doivent donc poser des questions au responsable du centre contacté afin d’en savoir davantage sur son fonctionnment et la qualité de ses enseignants, quitte à exiger de voir les certifications annoncées. Un avis partagé par Isabelle Perez, directrice d’IP Coaching: «Les professeurs engagés sont déterminants pour une qualité suffisante d’enseignement. 90% de mes employés disposent d’un diplôme pédagogique et d’une expérience de plus de cinq ans.

Les autres intervenants ont un doctorat et donc fait de l’assistanat à l’université.» Leur moyenne d’âge? Environ 40 ans, ce ne sont donc pas des étudiants qui cherchent un travail à côté de leurs études. Et Isabelle Perez d’ajouter: «Je trouverais bien qu’il y ait davantage de réglementation concernant le soutien scolaire. Mais tôt ou tard, cela va certainement arriver.» Oui, mais quand?

Des professeurs irréprochables

Si certains adultes suivent des cours de formation continue, la plupart des élèves qui entrent dans un centre de soutien scolaire sont des mineurs. Il est dès lors essentiel d’avoir des enseignants qui savent appréhender de manière globale le suivi de ces enfants: «Je demande des extraits des casiers judiciaires à mes professeurs, précise Isabelle Perez. C’est important, car ils doivent faire preuve d’une moralité exemplaire. Un exemple, dès qu’un élève a dix minutes de retard à un de nos cours, nous appelons ses parents.» Une exigence qui permet de professionnaliser encore davantage l’accueil des enfants. Les parents se sentent ainsi en sécurité et peuvent confier en toute confiance leur progéniture.