VOTATIONS FÉDÉRALES - «Un million de familles en profiteraient directement!»

Le 8 mars prochain, le peuple devra se prononcer sur l’initiative du PDC en faveur des familles. Elle propose de libérer de l’impôt les allocations pour enfants et pour jeunes en formation. Cette initiative a récemment reçu le soutien de l’UDC, mais les autres partis, le Conseil Fédéral et les cantons, la combattent. Arguments avancés par ses opposants: elle ne toucherait que les riches et coûterait près d’un millard de francs aux cantons et à la Confédération.

Faut-il exonérer d’impôts  les allocations familiales?  
POUR - Jacques Neirynck, conseiller national PDC (VD)

  • Jacques Neirynck, conseiller national PDC (VD)

    Jacques Neirynck, conseiller national PDC (VD)

Lausanne Cités: Votre initiative est un intéressant cri du cœur pour venir en aide aux familles, mais tous les partis, à l’exception de l’UDC aujourd’hui, s’accordent à dire qu’elle va avant tout profiter aux riches...

Jacques Neirynck: Faux! Il n’y a pas que les riches qui paient des impôts. Avec l’exemption d’impôts, un million de familles avec enfant(s) sur les 1,15 million que totalise le pays en profiteraient directement. Dans le régime fiscal actuel, l’Etat récupère abusivement 20% de ces allocations, qui sont exigées des employeurs sous prétexte de soutenir les familles. De plus, les allocations familiales s’apparentent à une augmentation de salaire et font passer des familles dans une classe d’imposition supérieure, uniquement parce qu’elles ont des enfants.

De même l’accès à des logements sociaux ou à d’autres avantages risque d’être perdu.

Elle va en tous cas coûter très cher aux finances cantonales et fédérales...

Elle représentera un manque à gagner pour les finances publiques et non un débours. Or, on vient d’accorder aux entreprises des avantages fiscaux, qui vont signifier un déficit des recettes. Pourquoi faut-il toujours favoriser les entreprises et ne rien accorder aux familles?

Certains ministres cantonaux PDC des Finances y sont pourtant opposés...

Le PDC n’étant pas un parti stalinien comme les partis extrêmes, chaque membre a le droit d’exprimer son opinion sans être censuré. Un ministre cantonal des finances voit son problème budgétaire, avant de considérer celui des familles de la classe moyenne. Or le taux de natalité en Suisse est insuffisant pour maintenir la population. Si elle diminue, comme en Allemagne, il faudra recourir à l’immigration massive dont le peuple ne veut pas.

In fine, la proposition de la gauche, qui consiste à augmenter les allocations pour tous, n’est-elle pas plus logique et plus juste?

Cette proposition inflige une charge supplémentaire aux entreprises qui paient ces allocations. Au moment où le franc fort crée des difficultés pour l’emploi en Suisse, ce n’est vraiment pas le moment d’empirer la situation.