Epalinges: des projets qui dérangent

ZONES â BÂTIR • Vent de fronde à Epalinges où un groupe d’habitants vient de lancer une pétition pour dénoncer les projets de la Municipalité concernant l’extension des zones à bâtir. Selon eux, elle est abusive.

  •  Epalinges comptait 1300 habitants en 1960. Aujourd'hui, ils sont plus de 9000. PHK

    Epalinges comptait 1300 habitants en 1960. Aujourd'hui, ils sont plus de 9000. PHK

À Epalinges, la rentrée politique s’annonce plutôt chaude. Avec, en toile de fond, le lancement, au début du mois d’août, d’une pétition distribuée dans toutes les boîtes à lettres de la commune, qui dénonce l’extension des zones à bâtir et des projets immobiliers engagés par la Municipalité. Selon ses initiants, un groupe d’une quinzaines de citoyens qui souhaitent garder l’anonymat, l’extension prévue serait abusive et «ne respecte pas les nouvelles réglementations de la loi sur l’aménagement du territoire».

Des arguments

Leurs arguments tiennent en quelques points. Ils estiment d’abord que la commune a déjà une réserve à bâtir 4 fois supérieure aux normes alors que «des projets de légalisation de nouvelles zones à construire sont toujours en cours». Sur 318 communes vaudoises», expliquent-ils, «215 ont des réserves exagérées de zones à bâtir. Epalinges occupe la 35e place!» Et d’ajouter: «Le Canton autorise 22% d’accroissement de la population jusqu’en 2030. Epalinges atteint déjà 92% avec ses projets!»

Un lot de nuisances

Ce que les initiants redoutent tout particulièrement c’est que les infrastructures liées à ces futures constructions ne suivent pas. Avec, pour conséquences, un engorgement routier non négligeable et une augmentation des nuisances sonores. D’où la question posée: «Laisserons-nous Epalinges devenir une banlieue urbaine?» Ils demandent donc avec effet immédiat à la Municipalité qu’aucune nouvelle zone à bâtir ne soit légalisée. «Nous ne sommes pas des Neinsager, explique un des initinants. Mais à nos yeux, tout se fait trop vite et sans beaucoup de réflexion. Nous nous battons pour qu’Epalinges conserve une certaine qualité de vie.»

La commune a pour sa part rapidement réagi au lancement de cette pétition par le biais de son site internet pour dénoncer une démarche qui, bien qu’arborant le blason communal, n’est «ni lancée, ni agréée par les autorités» et contient des informations «lacunaires, erronées et infondées». Ce que le syndic Maurice Mischler, que nous avons contacté par téléphone, résume à sa manière. «En juin dernier, la Municipalité a sollicité un crédit d’étude destiné à financer la révision du Plan Directeur Communal, du Plan Général d’Affectation et de son Règlement. Nous souhaitons par ce biais entamer une démarche participative quant à l’évolution de la commune en termes de développement et de constructions. Nous sommes au début du processus. Les habitants qui ont lancé cette pétition en ont tout à fait le droit, mais ils mettent simplement la charrue avant les bœufs.»