Face à l’afflux, Gonin revoit ses urgences

ATTENTE • L’hôpital ophtalmique Jules Gonin fait face à une forte augmentation du nombre de consultations. Les urgences vont être entièrement réorganisées d’ici l’été prochain.

  • L’hôpital ophtalmique, une concentration unique de compétences en Suisse. DR

    L’hôpital ophtalmique, une concentration unique de compétences en Suisse. DR

C’est une aventure que cette Lausannoise n’est pas près d’oublier. Méchamment blessée à l’œil lors d’un accident domestique, elle déboule en catastrophe aux urgences de l’hôpital ophtalmique Jules Gonin.

Sept heures plus tard, la voilà qui quitte l’hôpital, enfin opérée et soignée. Malgré son soulagement, elle ne cache pas son irritation: «médecin et infirmier des urgences ont été vraiment très gentils et compétents. Mais attendre aussi longtemps, c’est vraiment inacceptable! »

À l’hôpital Jules Gonin, on prend cette question des attentes aux urgences très au sérieux : «Nous savons que l’attente peut parfois être longue, observe Muriel Faienza, la responsable de la communication de l’institution. Mais nous pouvons garantir qu’une durée aussi longue est rarissime et très exceptionnelle, liée sans doute à des circonstances particulières».

«Les urgences sont traitées selon un système de tri, explique la doctoresse Olga Kirsch, médecin-responsable de la Policlinique. Les patients qui arrivent sont classés selon le degré de l’urgence: rouge pour les urgences graves qui doivent être prises en charge immédiatement, violet pour les urgences moyennes et jaunes pour les autres. En période de vacances scolaires où les médecins de ville sont absents, nos urgences sont encore plus sollicitées même si on essaie d’anticiper les pics de consultation».

16’000 urgences par an

Compétence reconnue à l’échelle de l’ensemble de la Suisse, seul hôpital du pays à proposer la totalité de la palette de soins en ophtalmologie, Jules Gonin est victime de son succès, avec 70’000 consultations annuelles, dont près de 16’000 en urgence.

«Nous observons une progression constante du volume des consultations y compris celles des urgences. De l’ordre de 5% par an, explique Jean-Pierre Klumpp, directeur des infrastructures de l’hôpital». En cause, la croissance démographique et surtout le vieillissement de la population.

Résultat: l’hôpital ophtalmique a engagé depuis plusieurs mois une intense réflexion pour une refonte totale de son système des urgences. «Associé à une société externe spécialisée dans la gestion des flux, un groupe de travail planche sur la question depuis plusieurs mois», annonce ainsi Jean-Pierre Klumpp.

Distribution de documentation aux patients en attente, réaménagement complet du parcours d’accueil, aménagement d’espaces plus conviviaux, possibilité pour les patients en attente d’être avertis par téléphone en cas de congestion des urgences etc., sont ainsi attendus pour l’été prochain.