«Je pars sans honte, ni gloire»

POLITIQUE • Après plus de 18 ans passés sur les bancs du Conseil communal où elle siégeait comme élue écologiste, Marie-Ange Brélaz s’en va. La femme du Syndic jette l’éponge avec le sentiment du devoir accompli.

  •  Marie-Ange Brélaz ne va pas pour autant se retirer complètement de la politique. verissimo

    Marie-Ange Brélaz ne va pas pour autant se retirer complètement de la politique. verissimo

«J’ai beaucoup réfléchi avant de prendre ma décision. Je me suis beaucoup auto-analysée et j’ai fini par conclure qu’au bout de plus de 18 ans d’engagement politique, je ressentais une forme de lassitude. Qu’il était temps de m’arrêter. Mais je tiens à rappeler aussi que j’ai toujours dit que je ne terminerais pas cette législature.»

Au bout du fil, quelques jours après avoir annoncé son retrait de la vie politique lausannoise en mettant un terme à son mandat de conseillère municipale, Marie-Ange Brélaz se dit sereine même si, depuis quelques jours, elle doit se battre contre un petit souci de santé qui l’a contrainte à s’aliter et à prendre des antibiotiques. Sereine et avec le sentiment du devoir accompli . «Dix-huit années au service de la population, c’est un beau bail. Ça m’a demandé beaucoup d’engagement, mais j’y ai pris aussi beaucoup de plaisir. De plus, en m’arrêtant maintenant, j’ai pu faciliter le passage de témoin avec le premier de mes vienent-ensuite, Daniel Dubas, qui pourra ainsi mieux se préparer pour les élections de 2016.»

Un départ sans tambour, ni trompette donc pour celle qui, avec son mari syndic, a souvent tenu les feux de la rampe et n’a jamais hésité, ces vingt dernières années, à s’offrir au regard médiatique. Au risque de s’attirer parfois les foudres de certains de ses pairs. Notamment en avril 2013 quand, dans les colonnes de Femina, elle avait évoqué le souvenir d’un viol subi à l’âge de 17 ans . Ou encore, un peu plus tôt, quand elle avait posé légèrement dénudée sous l’objectif du photographe Petar Mitrovic pour l’exposition «Je Suis», une photo prise à l’Hôtel de Ville de Lausanne sous la fresque du major Davel. Provocation ou naïveté ? «Ni l’une, ni l’autre. Enfin un soupçon de provoc quand même pour l’article de Femina parce que j’estimais que c’était un devoir d’en parler et que je savais que ça provoquerait quelques remous. Quant à l’affaire de la photo, c’était beaucoup de bruit pour rien puisqu’on pouvait à peine deviner les contours de ma poitrine. J’assume tout cela.»

Une part cachée

Avant d’ajouter: « Chez les Brélaz, le rez-de-chaussée est ouvert, mais le reste est privé. De toute façon, quand on a un engagement public, il vaut parfois mieux dire les choses qu’essayer de les cacher.

Marie-Ange Brélaz n’a pas de projets précis pour l’instant. Elle entend juste «se laisser vivre», et donner un peu de temps au temps, tout en continuant de participer aux assemblées de son parti. «Je pars sans honte, ni gloire, conclut-elle, avec juste le sentiment d’avoir fait mon devoir.»