Renens: le trou noir des CFF!

TRANSPORT • Quelque 300 millions de francs vont être investis dans la mo- dernisation de la gare de Renens. Paradoxe, aucun train grandes lignes ne s’y arrêtera. Une aberration pour les élus de l’Ouest lausannois!

  •  La gare de Renens, désertée par les grandes lignes. DR

    La gare de Renens, désertée par les grandes lignes. DR

En janvier dernier, l’Office fédéral des transports (OFT) approuvait les plans du nœud ferroviaire de l’Ouest lausannois. Depuis, la gare de Renens a commencé sa mutation: ce que d’aucuns appellent le «chantier du siècle», dont le coût est estimé à quelque 300 millions de francs, a commencé. Seulement voilà, Renens qui est considérée comme la 3e ou 4e gare, si on inclut Bienne, de Suisse romande, est désertée par les grandes lignes. Elle est certes desservie par 270 trains par jours, exclusivement des trains régionaux, mais seulement par 3 ICN qui seront de surcroît supprimés dès 2016 en raison des travaux de développement ferroviaire entre Lausanne et Genève.

Postulat déposé

Une situation paradoxale pour pour l’ensemble de la députation de l’Ouest lausannois qui a déposé récemment un postulat «pour un arrêt des grandes lignes en gare de Renens.» Elle demande ainsi au Conseil d’Etat de faire pression sur les CFF pour obtenir l’arrêt en gare de Renens d’au moins deux trains grande ligne (ICN), dans chaque direction et par heure.

«C’est un vériable paradoxe», note le député PS et conseiller communal de Chavannes-près-Renens Alexandre Rydlo. «L’Ouest lausannois offre incontestablement le plus grand potentiel de densification de l’agglomération Lausanne-Morges. Il pourrait compter 100’000 habitants en 2030. Son campus universitaire s’étend, les CFF y auront leur nouveau siège romand, mais la gare, elle, demeure une gare considérée comme régionale.» Un service incompatible avec la très forte affluence que connaît cette halte qui accueille quelque 30’000 voyageurs par jour, déplorent les élus.

D’autres exemples

Cette revendication de la députation s’inscrit dans la lignée d’une insatisfaction plus globale qui avait vu, en 2013 déjà, aboutir une pétition soutenue par l’EPFL et l’UNIL, munie de plusieurs milliers de signatures, et qui demandait au CFF de remettre à l’horaire l’arrêt en gare d’un IR par heure à destination de Genève et Genève- Aéroport. Une démarche elle même soutenue par les communes de Renens, Chavannes-près-Renens, Crissier et Ecublens. Avec plus de chances de succès? Affaire à suivre!