François Meylan crée son propre parti

EXCLUSIF • Un nouveau parti vient de voir le jour à Morges. Baptisé «Morges Libre», il permet à François Meylan, l'ancien secrétaire du PDC, de se lancer de manière plus affirmée dans l'arène politique morgienne. Il nous livre sa première interview en tant que président.

  • François Meylan, après le PDC, Morges Libre.

    François Meylan, après le PDC, Morges Libre.

Monsieur Meylan, pourquoi lancer un nouveau parti dans l'arène politique morgienne?
Aux dernières élections, l'abstention s'est élevée à plus de 60%. Il y a donc beaucoup d'habitants qui ne se reconnaissent pas dans les partis traditionnels. Nous avons souhaité proposer une alternative intéressante à la population. Après les jolis succès sur la Riviera et à Nyon, Vaud Libre a ainsi décidé de lancer sa section à Morges.

Vous changez donc d'étiquette politique après avoir été proche de l'UDC et secrétaire du PDC?
Je poursuis mon œuvre centriste. Il y a une forme de continuité dans cette action. Ce nouveau défi me séduit vraiment et je sens que je serais plus libre qu'auparavant pour faire avancer mes idées.

En quoi Morges Libre va-t-il se démarquer de ce que peut déjà proposer le PDC?
Cette force politique s'occupe plutôt des objets communaux et cantonaux, ne prend généralement pas position sur les sujets fédéraux mais accorde une grande liberté de parole à ses membres. Morges Libre, tout en comptant jouer sa carte lors des générales de 2016, n'est pas belliqueux et ne vise nullement les places de l'Entente morgienne ni ne cherche à gêner le PDC Morges Ville avec qui il compte travailler en étroite collaboration. Des contacts ont déjà été pris. Chez nous, nous n'avons pas à subir le dogme catholique conservateur ni le diktat d'un appareil national. De plus, nous utilisons davantage les réseaux sociaux et les nouveaux moyens technologiques de communication et sommes très réactifs. Ce nouveau parti attire de nouveaux membres alors que le PDC a plutôt tendance à en perdre.

Quelles seront vos thématiques prioritaires?
Notre programme repose sur cinq piliers fondamentaux. Il s'agit tout d'abord d'une bonne maîtrise des finances communales, ensuite de l'amélioration du concept de sécurité globale, ainsi que d'une fluidité de la circulation routière et du stationnement. Sans oublier une meilleure intégration des nouveaux logements et un encouragement fort au petit commerce, à la liberté d'entreprendre et de contracter.

Comment jugez-vous l'état actuel de la ville?
Bon, mais c'est justement quand les choses vont bien qu'il faut revisiter l'organisation. Je reste cependant très prudent quant à l'avenir de la ville. En effet, nous allons au devant d'une période difficile, notamment en ce qui concerne les finances communales.

Un homme de combat

FB • Entré au PDC Vaud, en avril 2006, François Meylan a été candidat aux fédérales de 2011, candidat à la députation en 2012. Chef de campagne et secrétaire général cantonal, il a lancé deux sections locales PDC et fut candidat à la complémentaire morgienne. En divergence avec l'appareil de parti notamment sur la campagne Minder, la LEX USA et le financement occulte des partis politiques, il quitte le PDC le 30 juin dernier non sans s'être rapproché de Vaud Libre. Il s'est, entre autre illustré, comme fer de lance en Suisse romande au profit de l'initiative Minder contre les rémunérations abusives.

Une histoire kafkaïenne

Le récit de la création de la section Morges Libre est tout simplement kafkaïen. En effet, récemment, une élue UDC morgienne, Patricia da Rocha, a souhaité créer un parti portant le même nom: Morges Libre. La levée de boucliers ne s'est pas faite attendre et les membres de Vaud Libre ont dû sortir du bois plus tôt que prévu: «J'avais rencontré Patricia da Rocha ce printemps, se souvient François Meylan. Elle souhaitait avoir mon point de vue sur la création d'un nouveau parti. C'est à ce moment-là que je lui ai parlé de Vaud Libre. Sans en référer aux membres du parti, elle a décidé d'utiliser ce nom et d'en faire état dans la presse. J'ai été étonné de cet amateurisme et énervé par la mauvaise foi dont elle a fait preuve.» L'élue s'en défend avec verve: «Je n'ai pas aimé toute cette histoire. Je n'ai pas eu le choix et j'ai dû changer le nom du parti, il s'appellera «Morges Libérée» et sera aussi de tendance centriste.» L'animosité semble cependant encore bien présente. «Le pire, c'est qu'au début, elle souhaitait l'appeler 3ème voix, poursuit agacé le nouveau président de Morges Libre. Je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas restée sur cette première idée.»