La recherche de gaz sème la zizanie

GROS-DE-VAUD • La recherche de gaz n’a pas commencé mais provoque déjà l’ire des habitants. La société en charge du projet accuse le coup d’une mauvaise communication.

  •  La future recherche de gaz dans le sous-sol du Gros-de-Vaud suscite bien des craintes. istock

    La future recherche de gaz dans le sous-sol du Gros-de-Vaud suscite bien des craintes. istock

La société de pétrole SEAG, chargée d’explorer le sous-sol du Gros-de-Vaud à la recherche de gaz naturel, ne part pas du bon pied. Le tout-ménage envoyé en juillet à la population de Montanaire, Montilliez et Sullens se voit pénalisé par un manque de clarté et d’exactitude.

Des habitants surpris

A Montanaire, la syndique Véronique Gilliard déplore la qualité du tout-ménage, qu’elle qualifie de «peu sérieux». «Il faut expliquer les choses aux gens correctement», insiste Bertrand*, qui habite Thierrens et n’a pas reçu le document cet été. Il n’est pas le seul. Un employé de la voirie venant d’un autre village de la commune de Montanaire n’en a même pas entendu parler. A Sullens, il semble aussi que la distribution de l’information se soit faite de manière aléatoire mais également non conforme. Christian Séchaud, syndic, ne décolère pas: «Il avait été convenu que la société nous soumette le document pour approbation. Nous avons donc été aussi surpris que la population en recevant ce papier !»

Clarifications nécessaires

Pour remédier à cela et éviter d’affoler la population, la Municipalité de Sullens a elle-même envoyé un tout-ménage à ses habitants afin de clarifier la situation et assurer qu’aucun permis de construire n’a pour l’instant été délivré. «Ce qu’ils ont fait était à mon sens contre-productif. Je pense qu’il y aura beaucoup d’oppositions.»

Dans ce domaine, les municipalités n’ont malheureusement pas grande marge de manœuvre. Pour une véritable efficacité, c’est la population qui devra passer à l’action durant la phase de mise à l’enquête. Si les Communes sont en charge de délivrer le permis de construire, elles ne peuvent en revanche s’opposer en cas de décision positive du canton.

Terrain miné

A Thierrens, les réticences sont marquées. Véronique Gilliard, syndique, trouve le terrain trop proche des habitations et «sur un axe fréquenté». Le champ se situe en effet droit en face de la voirie, du service du feu et du terrain de football, mais également en contrebas de logements et d’une école. Les habitants, à l’instar de Sylvie*, craignent surtout le niveau sonore généré par l’installation. «Déjà que certains se plaignent du bruit lors des matches...» ironise Bertrand. Et avec l’école et le terrain de foot, beaucoup d’enfants gravitent à proximité, posant ainsi des questions sécuritaires.

Le Canton soucieux de l’environnement

Du côté du Canton, on se montre prudent. S’il s’agit dans un premier temps d’un permis d’exploration en surface, «les impacts d’un forage classique sur l’environnement n’ont pas encore été mis à l’étude», informe Marc Andlauer, chef de la division Géologie, sols et déchets à la Direction générale de l’environnement. Et de rappeler que si le Canton ne délivre pas de permis, le forage ne peut avoir lieu. «L’Etat est chargé de contrôler les entreprises sur le plan de la protection de l’environnement et de l’intégration des recherches dans la politique énergétique».