Le poil à gratter de la politique morgienne

INTERVIEW • L’ancien conseiller communal Vert, Antoine André, a décidé de quitter la politique pour se concentrer sur ses combats citoyens en toute indépendance. Il nous livre sa vision d’une société plus juste, sans langue de bois.

  • Antoine André a décidé de privilégier le combat citoyen aux mandats politiques. dr

    Antoine André a décidé de privilégier le combat citoyen aux mandats politiques. dr

Lausanne Cités: Antoine André, on vous définit volontiers comme le trublion des Verts morgiens, ce qualificatif vous convient-il?

Antoine André: Il est vrai que je revendique une grande liberté de parole, subversive pour certains, ce qui ne semble pas être courant dans le milieu politique. Cela est dû au fait qu’il n’est pour moi pas un bon signe psychique que d’être bien adapté à une société malade et, qu’en ce sens, mes interventions s’opposent généralement à la pensée dominante. Cela étant dit, les étiquettes qui peuvent m’être attribuées ne m’intéressent que peu, je considère qu’elles sont le plus souvent une diversion pour éviter de parler du fond des choses.

Vous avez décidé de mettre un terme à votre action au conseil communal, pourquoi ce choix?

Il y a plusieurs raisons à cela et la réflexion quant au futur n’est pas terminée. Un deuxième enfant pour l’été, la recherche d’un équilibre familial, la volonté de laisser d’autres participer, l’impression que mon énergie peut être utilisée plus efficacement ailleurs et un regard critique sur la politique telle qu’elle se pratique aujourd’hui m’ont conforté dans ce choix.

Dans votre parti, vous avez pu trouver des alliés pour mener à bien vos combats?

Le parti des Verts est à n’en pas douter le groupe politique le plus progressiste et le plus ouvert aux idées «divergentes», à condition bien sûr et heureusement qu’elles soient socialement et écologiquement justifiables. On m’a donc le plus souvent soutenu. Ceci étant dit, le politiquement correct et ses calculs, la recherche perpétuelle du compromis, la peur du changement ou celle de s’exposer à la critique ainsi qu’une certaine inertie institutionnelle, ont semble-t-il eu raison des idéaux et des utopies nécessaires à un futur vivable, parfois, hélas aussi chez les Verts.

On sait que vous vous êtes attaqué à la présence de Monsanto à Morges, ce combat était-il perdu d’avance?

La Municipalité, après des mois de pression, s’en est quand même distanciée en annonçant officiellement des divergences de valeurs. Mon objectif était de relayer le point de vue de la population civile, qui était venu en nombre s’exprimer dans les rues morgiennes.

Quelles sont vos prochaines batailles en tant que citoyen révolté?

Ils sont légion; le revenu de base inconditionnel, la fin de la création monétaire par les banques privées, l’instauration de monnaies alternatives et la promotion d’une démocratie participative sont des sujets très encourageants, je continuerai donc sur ces chemins-là.

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