Les commerçants morgiens se battent pour leur survie

ENSEIGNES MENACEES • Face à la concurrence féroce d’Internet, à la difficulté de se garer au centre-ville et au réaménagement prévu de la gare, certains commerçants morgiens sont inquiets. Comment éviter les faillites en cascade? Eléments de réponse.

  • Les commerçants morgiens sont inquiets pour leur avenir. DR

    Les commerçants morgiens sont inquiets pour leur avenir. DR

Il y a quelques années de cela, le magasin Photogare d’Yves Burdet avait une clientèle fidèle qui venait développer ses pellicules et acheter des appareils photographiques. Mais la démocratisation d’Internet et l’avènement des appareils numériques ont complètement chamboulé la donne. «Ce n’est plus comme avant, c’est une évidence, précise Yves Burdet. Les commerces locaux doivent rivaliser avec les sites Internet qui séduisent de plus en plus les gens, ce n’est pas facile, nous devons nous réinventer en permanence. Mais j’ai encore de l’espoir car je sens que le conseil personnalisé revient au premier plan. Les vitrines en ligne ne peuvent proposer ce type de services, c’est notre force.»

Une situation inégale

Un espoir qui doit être nuancé. En effet, l’enseigne Photogare, comme son nom l’indique, est située à quelques encablures de la gare de Morges. Une situation enviée, mais qui, depuis quelques mois, est devenue une source d’inquiétude pour le responsable. «On sait que nous allons devoir déménager dans quelques années, car avec les travaux prévus et la destruction des halles CFF, nous n’avons pas le choix. Cela me fait peur évidemment, alors je vis au jour le jour.»

Cécile Hussain-Khan, présidente de l’association des commerçants de la Rue de Savoie et membre de la COOR, affiche une position plus nuancée. «La situation est inégale selon les commerces. Les enseignes spécialisées s’en sortent mieux. Globalement, l’année 2014 fut acceptable, car nous avons bénéficié des travaux à Rolle et des problèmes de parking à Lausanne. De plus, les nouvelles constructions à St-Prex ou Préverenges ont amené une nouvelle clientèle bienvenue.»

Même son de cloche de la part de Vincent Jaques, le syndic de Morges: «On ne peut tirer une seule conclusion sur l’état du commerce dans notre ville. C’est très fluctuant. Mais nous nous coordonnons avec les commerçants pour que les choses se passent bien. Le marché du samedi matin, par exemple, est une vitrine importante.»

Quitter le centre-ville

Si certains commerçants installés au centre-ville souffrent, Jean-Baptiste Sozo de la boutique La Couleur du Vin semble avoir trouvé la parade. «J’ai décidé de m’installer hors du centre-ville, et cela marche. Les gens n’ont pas de peine à se parquer devant mon commerce, car se garer en ville, c’est tout simplement l’enfer!» Un constat qui souligne aussi la bonne santé des commerces liés de près ou de loin à l’alimentation, ils sont les seuls à tirer encore leur épingle du jeu malgré une concurrence qui s’intensifie. Mais pour combien de temps encore?