Mais pourquoi diable le Conseil fédéral rejette-t-il l’initiative «Monnaie pleine»?

  • Christophe Meier, membre du comité d'initiative

    Christophe Meier, membre du comité d'initiative

Pour le CF tout va bien ou presque. Et pour vous? Trouvez-vous normal de payer les banques pour qu’elles acceptent votre argent en dépôt (intérêts négatifs) et qu’elles vous le confisquent pour, en cas de difficultés, éviter la faillite (comme à Chypre ou en Suisse depuis 2012)? L’initiative «Monnaie pleine» corrigera tout cela. Le problème: l’instabilité inhérente à notre système financier et bancaire qui ébranle régulièrement l’économie, comme en 2008, quand l’Etat a dû sauver les banques à coups de milliards. La cause: les moyens de paiement électroniques des banques qui ont petit à petit remplacé l’argent. Or, ce ne sont là que des promesses de payer propres aux banques, mais qui sont devenues de «l’argent» électronique accepté par tous. Les banques créent cet «argent» sans véritable contrôle ni limites - c’est ce qu’on appelle la création monétaire autonome (ex nihilo) des banques - et il s’envole en cas de faillite.

La solution (imaginée depuis longtemps par d’éminents économistes, dont des prix Nobel, mais ignorée par le CF): un moyen comptable simple et efficace pour interdire les promesses de payer des banques et les remplacer par de l’argent aussi sûr et réel que les billets dans nos portemonnaies.

Les avantages: la Suisse deviendrait la place financière et économique la plus stable du monde. L’État récupérerait les bénéfices de son droit exclusif de créer de la monnaie, sans doute plusieurs milliards annuellement. Le tout sans plus jamais avoir à sauver des banques défaillantes avec l’argent des contribuables. Et quoi qu’en dise le CF, la Suisse peut procéder à ce changement seule, sans perturber en rien son économie.