Conjoncture: le miracle vaudois semble se confirmer

  •  Une économie plsu résiliente que prévu. STOCK

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  • Pascal Broulis, Conseiller d’État vaudois en charge des finances

    Pascal Broulis, Conseiller d’État vaudois en charge des finances

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«Un échec de la RIE III nous coûterait très cher»

Pascal Broulis, Conseiller d’État vaudois en charge des finances

Chaque début d’année, c’est le même rituel. Les spécialistes économiques sortent leur boule de cristal pour livrer leurs prévisions conjoncturelles. Et chaque année, ils se trompent, c’est le jeu. Dernier exemple en date, l’année 2016 a été meilleure que prévu avec une croissance du PIB vaudois de 1,5%.

Un petit miracle

Dans un contexte difficile avec un franc surévalué, des incertitudes liées à l’application du vote du 9 février et le Brexit, l’économie du canton est parvenue à tirer son épingle du jeu. La raison de ce miracle? Pascal Broulis, Conseiller d’État en charge des finances, a son explication: «Nous avons bien résisté grâce à la diversification de notre tissu économique.» Il ajoute: «Pour 2017, les prévisions de croissance sont de 1,9% pour le PIB vaudois et de 1,6% pour la Suisse. Par ailleurs, l’image du canton est bonne avec un budget équilibré, des finances confirmées AAA et des projets porteurs de rayonnement. Nous avons de bonnes bases pour consolider notre prospérité.»

Un avis partagé par Patrick Zurn, responsable du dossier «Conjoncture» au sein de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI): «Les entreprises ont été durement touchées par l’abandon du taux plancher, mais elles ont une nouvelle fois fait preuve de résilience et ont réussi à s’adapter à ces éléments macroéconomiques. En outre, notre canton devrait continuer d’accueillir des nouvelles entreprises, et donc des nouveaux habitants et des nouveaux emplois. Malgré un franc fort, le territoire vaudois reste aussi attractif pour les touristes et la hausse des nuitées observée cette année devrait se poursuivre l’an prochain.»

Les défis à relever

Si les bonnes nouvelles se sont accumulées depuis la fin de l’année dernière, il serait dangereux de faire preuve d’autosuffisance car les secteurs à la peine sont encore nombreux.

On peut notamment citer l’industrie ou le commerce de détail comme le souligne Patrick Zurn: «L’industrie a vécu une année difficile, avec des entreprises qui ont dû entreprendre des réductions d’effectifs. Le commerce de détail est également touché de manière importante, particulièrement dans le «non-food». Plusieurs facteurs expliquent cela: un climat de consommation morose, un tourisme d’achat important, la concurrence toujours plus forte des commerces en ligne et des prix qui stagnent voire évoluent à la baisse.»

Reste que de l’avis de tous les spécialistes, le principal enjeu de cette année concernera la réforme de la fiscalité des entreprises (RIE III): «Sur le plan suisse, un échec de la RIE III en votation populaire déstabiliserait profondément notre tissu économique et nous coûterait à terme très cher, met en garde Pascal Broulis. Je compte sur le peuple helvétique pour être avisé et approuver cette réforme le 12 février prochain.»

Zone euro: un optimiste prudent

Quand on sait que plus de 50% des exportations suisses sont absorbées par la zone euro, on comprend mieux l’importance de la conjoncture européenne. Cette dernière a des incidences directes sur l’économie helvétique. Selon la Commission européenne, la croissance devrait se situer aux alentours de 1,5% en 2017. Ces prévisions s’inscrivent cependant dans un contexte incertain lié au Brexit et à l’élection de Donal Trump à la Maison Blanche. Sur le front des bonnes nouvelles, le chômage devrait légèrement baisser de 10,1% en 2016 à 9,7% en 2017. Les déficits publics ont également été considérablement réduits et l’inflation devrait s’accélérer.