Choc au sommet à La Pontaise: Sion affronte à nouveau le Lausanne Sport

FOOTBALL • Le 6 août dernier, le Lausanne Sport enlevait le premier derby de la saison face au FC Sion à la faveur d’une victoire 3-1 à Tourbillon. Comme un air de revanche va donc souffler ce dimanche à La Pontaise pour ce deuxième derby de la saison. Regards croisés des deux présidents.

  •  Christian Constantin, président du FC Sion

    Christian Constantin, président du FC Sion

Christian Constantin, président du FC Sion

Lausanne Cités: Vous êtes président du FC Sion depuis 16 ans et demi. Ce long rapport avec votre club, comment pourriez-vous le qualifier ? Est-il passionné, fusionnel…?

…Si tu veux, globalement, on a connu beaucoup d’aventures et remporté des titres ( des Coupes de Suisse. En 2004, je reprends le club qui devait disparaître, on l’a relancé, connu une promotion, gagné une finale de Coupe, alors qu’on évoluait en 2e division. Si tu veux, il y a toujours eu quelque chose, un palmarès, une relation mouvementée, cocktail de passions, parfois irréalistes.

Tenant compte de ce qui se passe aujourd’hui, et pas qu’au niveau du jeu présenté, quel regard portez-vous sur le LS?

J’ai une affection particulière pour Alain Joseph, peut-être parce qu’il est aussi un entrepreneur. Alain est un des rares président, avec Gilbert Facchinetti, qui fait le même sport que moi. Je lui envoie des textos quand le LS gagne, parce que ça me fait plaisir qu’il gagne. Étrangement, si on perd quand on joue l’un contre l’autre, jamais je ne ferais des reproches sur l’arbitre, par exemple. Gamin, pour moi, le LS était un club plus grand, plus prestigieux. Le LS... je le regardais avec des yeux émerveillés. Aujourd’hui, ils sont attendris.

Président, vous avez limogé environ une trentaine d’entraîneurs. Avec le recul, regrettez-vous une ou deux séparations?

Plus justement, il y en a eu 20 à 25, parce que certains sont revenus. Je veux être très clair: tous étaient des bons types. Après, si tu veux, comme entraîneur, il y en a que je reprendrais et certains autres que je ne reprendrais pas.

En tant que président, vous êtes-vous dit un jour: «Cette fois, j’arrête…»

Moi, si tu veux, je suis un passionné de foot, je vis dans la passion, la méthode.C’est viscéral et génétique. Je ne prends pas un club pour valoriser ma personne. Quand je passe dans un bled et qu’il y a une 4e ligue qui est sur le terrain, je m’arrête pour aller guigner l’entraînement.

Dimanche, il y a LS-Sion. Vous autorisez-vous un pronostic?

Fabio Celestini fait du bon boulot. Il y a du jeu, j’aime bien sa manière. Lors du premier match, j’ai imaginé que le LS était favori. Pour dimanche, j’espère que le FC Sion montrera qu’il est en progression.

 

Alain Joseph, président du FC Lausanne Sport

Lausanne Cités: Cela fait maintenant 3 ans et demi que vous êtes le président du LS. Quel rapport personnel entretenez-vous avec votre club ?

Je n’ai pas de lien fusionnel avec le club. Le LS est un ami; j’en ai quelques-uns, 7 ou 8, depuis longtemps. Le LS est le dernier ami que je me suis fait. Pourquoi je parle d’ami? Parce que je me suis rendu compte que je suis fidèle. Jamais je ne me suis séparé d’un ami. Pourrais-je le faire? Un ami ce n’est pas de la passion. Un ami, c’est du respect et un parcours de vie en commun.

Pourtant, un jour, vous laisserez le LS à quelqu’un d’autre. Sera-ce la conséquence d’une lassitude ou dû au fait que le stade de la Tuilière ne verra jamais le jour ?

Indépendamment à un éventuel cataclysme lié non pas à la non construction du nouveau stade, toujours axé pour moi en 2019, mais à un retard, j’ai failli le lâcher par grosse lassitude, c’était six mois avant que je rachète le club (mai 2013), et la première année de ma présidence, avec la relégation. Mon rêve, mon objectif, c’est de pouvoir le lâcher, dès demain matin, parce que j’aurai trouvé une personne plus adaptée pour continuer l’aventure...

Le président Constantin vous adresse régulièrement des textos. Une amitié existe entre lui et vous. Pourtant, tout ou presque vous oppose...

C’est lui qui a déclenché cette amitié en m’appelant régulièrement lors de ma première saison comme président, en particulier lorsque les défaites s’enchaînaient. J’ai trouvé qu’il avait une vraie empathie et sympathie pour moi. Ça m’a touché. Comme moi, il est généreux au naturel, comme dans les relations professionnelles. Lui, dans le foot, il ne compte pas. Moi, je compte tout.

Aujourd’hui, le LS offre du spectacle. Séduit. À qui ou à quoi faut-il l’attribuer ? À Fabio Celestini, aux joueurs, à vous-même?

Beaucoup de bonnes choses arrivent grâce à Fabio. À la base, le comité a pris certainement sa meilleure décision de dirigeant en l’engageant. Celestini, c’est mon meilleur transfert. La qualité d’un chef est déterminante dans la bonne marche d’une entreprise, d’un club. C’est une évidence. Oui, le comité a mis en place un chef.