«Nous entendons régulièrement que nous pouvons être fiers de la proportion de déchets recyclés dans notre pays qui est proche des 55%. Cela dit, d’autres régions du monde réussissent à faire beaucoup mieux!», assène d’emblée Gaëtan Buser. Ce jeune trentenaire lausannois observe en 2012 l’efficacité de San Francisco en la matière et se lance dans sa propre étude de marché pour comprendre ce qui empêche les Lausannois de faire pareil. «L’un des premiers arguments était la difficulté de trouver de l’espace pour trier et éviter de rendre son intérieur peu esthétique avec de multiples cabas ou bacs», se souvient Gaëtan.
Un nouveau concept
C’est alors qu’il se lance avec son frère et deux amis dans la conception d’un meuble prévu pour leurs petites cuisines et qui permet de tout trier de manière efficace. Le premier prototype, dessiné en 2012, peut ainsi déjà être produit en série quelques mois plus tard, grâce aux programmes de réinsertion de la Fondation Les Oliviers. Une manière responsable de produire ces meubles d’abord destinés aux ménages puis développés pour les entreprises. C’est ainsi qu’est née la start-up Microtri.
Si des dizaines de meubles ont déjà
été écoulés, l’objectif d’atteindre 80% de recyclage des déchets d’ci 2020 nécessitera encore de nombreuses ventes.
Un intérêt croissant
Cela dit, l’intérêt du grand public est de plus en plus évident sur ces thématiques et cela se ressent notamment sur les commandes du produit innovant des frères Buser. L’introduction de la taxe au sac a, de plus, permis l’utilisation d’un nouvel argument de poids: l’augmentation du pouvoir d’achat. L’investissement dans un meuble et dans un mode de vie prônant le tri et le zéro déchet devient très avantageux d’un point de vue économique.
Un intérêt croissant que confirme également l’entreprise de recyclage Retripa active dans le canton de Vaud. Depuis l’introduction de la taxe au sac dans le canton, le taux de recyclage des Vaudois serait passé de 43 à 60%. Autre bonne nouvelle pour la start-up lausannoise, le canton du Valais se prépare à instaurer la taxe au sac dès l’année prochaine et celui de Genève pourrait bien lui emboîter le pas. Autant de nouveaux marchés pour Gaëtan Buser et ses associés.
Cela dit, la folie des grandeurs ne les guette pas. Chaque production de meuble se fait généralement sur précommande, de trois mois en trois mois. De quoi s’assurer de coller à la demande de manière suffisamment fidèle pour ne pas surproduire et s’éloigner ainsi des valeurs fondamentales du développement durable.