Enfin du lest sur les autorisations?

COMMERCES • La très crainte Police du commerce laisse place à un Service de l’économie. Les commerçants saluent l’évolution sémantique et certains se réjouissent de voir le domaine des autorisations échapper à Florence Nicollier, qui restera néanmoins la patronne du futur Service.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la décision a réjoui plus d’un restaurant et commerçant de Lausanne. La semaine dernière, la Municipalité annonçait une réorganisation profonde de la Police du commerce dès le 1er janvier prochain. Exit donc l’actuelle «Police du commerce» qui a valu des nuits blanches à bien des commerçants, et place à un tout nouveau «Service de l’économie» destiné «à développer une politique active de soutien à l’emploi et de maintien d’un tissu économique dynamique».

Un nouvel état d’esprit

Président de Gastro Vaud, Gilles Meystre s’est aussitôt fendu d’un post éloquent sur Facebook: «Le choix des mots est symbolique d’un nouvel état d’esprit bienvenu». Thierry Wegmüller, président de GastroLausanne, ne dit pas autre chose: «Ce changement de terminologie est tout à fait positif, se réjouit-il. Le mot «police» n’allait pas franchement dans le sens d’un appui aux commerces et aux restaurants alors que la bonne santé d’une ville en dépend!»

Appui au commerce, mais aussi peut-être fin des chicaneries dont les commerçants lausannois se sont à maintes reprises plaints ces dernières années? «C’est vrai que quand on voulait organiser quelque chose, on ne peut pas dire que la Municipalité nous venait en aide, elle qui en revanche n’hésitait pas à bloquer des parkings pendant plusieurs jours pour une manifestation», note Cédric Abikzer vice-président de l’association des commerçants du quartier de Saint-François et Bourg. Alors si on fait quelque chose pour aider les commerçants, on applaudit».

Office des autorisations

Actuelle responsable de la Police du commerce, Florence Nicollier gardera la main sur le futur Service de l’économie. En revanche, un des deux offices chapeautés dans ce service, le futur Office des autorisations commerciales et des manifestations, sera doté d’une direction spécifique dont le poste sera mis au concours.

Une perspective qui réjouit un certain nombre de commerçants, pour lesquels la personne de Mme Nicollier symbolisait les difficultés qu’ils rencontraient dans l’obtention des autorisations demandées à une Police du commerce jugée «chicanière et tatillonne».

«Mme Nicollier a subi de nombreuses critiques, mais c’est la nature même de sa fonction qui le voulait et on l’a rendue responsable de plusieurs décisions qui n’étaient pas forcément de son fait, constate le Municipal Pierre-Antoine Hildbrand, à l’origine de la réforme. J’observe en outre que ceux qui allaient au tribunal pour contester les décisions de son service ont en général perdu! Avec cette réforme, elle voit, en vertu de toutes ses compétences administratives, une partie de ses tâches accrues et une autre partie diminuer.»

Et de concéder: «Je ne suis pas sourd à certaines remarques et avoir quelqu’un qui soit spécialisé sur les questions d’autorisations devrait permettre un processus décisionnel plus rapide qui facilitera la vie des organisateurs».