Inédit: il met des loyers aux enchères!

IMMOBILIER • En fin de semaine passée, le promoteur immobilier lausannois Roland Morisod faisait parler de lui avec une initiative aussi insolite qu’inédite: mettre le loyer de trois appartements aux enchères inversées. Comment tout cela s’est terminé? Enquête sur un système novateur et qui pourrait faire des petits.

  • L’offre concernait des appartements situés dans la Résidence du Château, à Lucens. dr

    L’offre concernait des appartements situés dans la Résidence du Château, à Lucens. dr

  • L’offre concernait des appartements situés dans la Résidence du Château, à Lucens. dr

    L’offre concernait des appartements situés dans la Résidence du Château, à Lucens. dr

Le principe des enchères inversées est vieux comme le monde et il est toujours utilisé par les pêcheurs lorsqu’ils rentrent avec leur cargaison et qu’ils doivent l’écouler rapidement. Pour le consommateur, la technique est simple puisqu’elle consiste à inscrire le montant qu’il souhaite débourser pour un objet. Le prix définitif finalement payé par les clients s’établira donc dès la rupture de stocks, en fonction de la dernière enchère en vigueur.

En clair, le prix d’un objet chute, l’internaute l’achète quand il le souhaite, mais peut-être qu’il arrivera trop tard… Utiliser ce principe pour louer ses appartements, voilà donc ce que proposait Roland Morisod, la semaine dernière, pour trois de ses objets à Lucens (VD). Pour ce faire, il a fait appel à la plateforme romande Cronodeal.ch. qui propose à ses clients de profiter d’offres exclusives grâce à une méthode de vente innovante.

Engouement inattendu

«Même les télévisions étrangères nous ont contactés, je suis vraiment épaté par la dimension qu’a pris cette histoire. Il paraît que près d’une centaine de personnes ont misé sur les appartements en quelques heures», explique Roland Morisod. Même son de cloche chez Cronodeal qui a battu, le jour des enchères, l’un de ses records d’affluence.

Mais tout ça est-il vraiment à l’avantage du locataire? «Une enchère classique sur des appartements dans un marché saturé, ce serait vraiment catastrophique pour les locataires. Mais une enchère inversée avec des prix raisonnables, cela ne me semble pas problématique. Mieux, c’est un moyen de faire se rencontrer l’offre et la demande de manière rapide et très économe. Cette économie peut ensuite se répercuter sur des loyers plus bas», détaille Tenesi Kunga, directeur de la société d’aide aux futurs locataires We Locate.

Un système intéressant

Naturellement, pour un promoteur qui a recours à cette technique, il existe plusieurs avantages. La visibilité offerte par l’opération est impressionnante et permet d’économiser d’importants montants qui devraient normalement être dépensés en publicité ou en petites annonces. «Mais il y a autre chose! Une fois que la limite légale du prix du loyer est connue et que le propriétaire a calculé le montant qu’il lui faut pour rentabiliser son investissement, fixer un loyer final est une étape délicate. Trop haut ou trop bas, il risque de faire perdre beaucoup d’argent au propriétaire. Cette enchère, c’est la garantie de trouver le juste prix. C’est malin!», dévoile Tenesi Kunga. D’ailleurs, selon nos informations, une opération équivalente serait en préparation au centre ville de Lausanne.