La future unité pénitentiaire de Cery suscite des craintes

PRILLY • Le futur hôpital psychiatrique de Cery prévoit l’ouverture d’une unité de réinsertion sécurisée pour les personnes ayant terminé leur peine. CHUV, Service pénitentiaire et commune de Prilly se veulent rassurants face aux craintes du voisinage.

Le projet a suscité quelques remous, rapidement dissipés depuis. La semaine dernière, était procédé à la pose de la première pierre du futur hôpital psychiatrique de Cery (voir notre édition du 11 mai). Ainsi que l’indique le CHUV, «le nouvel ensemble, remplaçant l’hôpital actuel datant de 1959, accueillera les unités hospitalières (176 lits) à l’horizon 2020». Une excellente nouvelle donc, mais qui, parmi certains riverains de l’hôpital, a engendré une inquiétude, et ce dès l’annonce du lancement du projet, voilà déjà plusieurs années.

Et pour cause: le futur hôpital de Cery comprendra, et c’est une première dans le canton, trois nouveaux services, dont un établissement de réinsertion sécurisé de 20 lits, destiné à des personnes adultes ayant commis des délits parvenues au terme de leur peine mais encore sous le coup de mesures thérapeutiques. «Les craintes avec le voisinage ont été dissipées car il ne s’agit pas d’une prison, mais d’une unité pour l’application des mesures pénales, pour des personnes qui ont fini leur peine mais dont la justice estime qu’ils ont encore besoin de certaines mesures de soin», précise le professeur. Jacques Gasser chef du Département de psychiatrie du CHUV.

Lieu de soins

Le Service pénitentiaire du Département des institutions et de la sécurité se veut également très rassurant: «avant d’être placées hors des établissements pénitentiaires, les personnes condamnées ont tout d’abord été évaluées par des psycho-criminologues, des experts psychiatres et par l’autorité de placement, en tenant compte des avis des intervenants médicaux, explique le chargé de communication Marc Bertolazzi. Seuls les individus ne présentant ni risque de fuite, ni risque pour la sécurité publique pourront être pris en charge par l’établissement de réhabilitation sécurisé pour adultes (ERS) suite à une mesure thérapeutique prononcée par un juge.» Et d’ajouter: «Le but du séjour au sein de l’ERS, qui reste prioritairement un lieu de soins, est d’accompagner des patients souffrant de troubles psychiatriques afin qu’il puissent vivre de manière plus autonome et sans mise en danger de leur sécurité voire de celle de tiers. Il ne s’agit pas d’un lieu de vie mais d’une étape intermédiaire en vue d’un retour progressif vers, à terme, la vie libre.»

Afin de prendre en compte les craintes du voisinage, dès le lancement du projet, le CHUV a organisé plusieurs séances avec la Municipalité et une avec le Conseil communal de Prilly pour les informer du projet du futur hôpital et des unités qui y seront hébergées. Un courrier personnalisé a été envoyé à chaque voisin leur donnant la possibilité de s’informer et les invitant à participer à une séance d’information au cours de laquelle ils pouvaient poser toutes leurs questions aux responsables du Département de psychiatrie et de la Direction des constructions du CHUV.

«Dès le début, nous avons été tenus au courant en temps réel de l’avancement du projet, précise le syndic de Prilly,Alain Gilliéron. Pour notre part, nous faisons confiance aux professionnels et nous n’allons pas nous inquiéter outre-mesure tant les mesures présentées nous ont paru crédibles»