LEB: le bout du tunnel en 2020, vraiment?

CIRCULATION • Prévus au mois de juillet les premiers travaux d’enfouissement du LEB à l’avenue d’Echallens sont retardés en raison d’un recours d’un propriétaire. En charge des infrastructures, la conseillère d’Etat Nuria Gorrite se veut confiante.

  • La conseillère d’Etat en charge du dossier, Nuria Gorrite, garde un optimisme raisonné. verissimo

    La conseillère d’Etat en charge du dossier, Nuria Gorrite, garde un optimisme raisonné. verissimo

Un propriétaire de l’avenue d’Echallens a déposé un concours contre le tunnel qui vise à enfouir le LEB. Comment expliquez-vous ce recours, alors que 25 oppositions sur les 26 ont été levées?

Sur les 26 oppositions déposées lors de la mise à l’enquête publique, la plupart ont été retirées avant même la délivrance de l’approbation des plans par l’Office fédéral des transports début mai. Cela démontre qu’un dialogue constructif a eu lieu dans le cadre de ce projet. Celui-ci a permis de rassurer l’immense majorité des opposants initiaux. Malheureusement, il est extrêmement rare en Suisse qu’un grand projet évite un passage devant la justice. Le tunnel du LEB, malgré sa très large unanimité, ne sera peut-être pas l’exception à cette règle.

N’a-t-il pas été possible d’entrer en négociations avec ce propriétaire qui prend en otage l’ensemble du projet? Quelles sont ses motivations et/ou exigences?

Recourir au Tribunal administratif est un droit et je ne le remets pas en cause. Comme pour les 25 autres opposants, des négociations ont été tentées avec le recourant par le maître d’ouvrage (LEB-TL), mais en vain. L’unique opposant au tunnel du LEB est propriétaire d’une parcelle située sur l’avenue d’Echallens et à proximité du futur tunnel. Celui-ci passe entre 15 et 20 mètres de profondeur dans ce secteur. Par rapport aux enjeux du projet, chacun peut se faire un avis sur la pertinence d’un tel recours.

En tant que responsable des infrastructures, de quelle marge de manœuvre disposez-vous pour gérer ce recours dont l’effet est suspensif?

Mon objectif aujourd’hui est de limiter au maximum les conséquences de ce recours sur le projet et en particulier sur son planning. Avec mon soutien, la direction du projet a déjà demandé la levée de l’effet suspensif au Tribunal administratif fédéral. Si nous obtenons cette décision, et nous sommes confiants, les conséquences resteront minimes. Nous sommes un peu dans un scénario similaire à la quatrième voie CFF entre Renens et Lausanne. Les deux recours déposés, et depuis rejetés, n’ont pas eu de véritables conséquences sur ce grand chantier.

Les travaux ne vont pas pouvoir commencer comme prévu. A quelle échéance commenceront-ils vraisemblablement?

Si nous obtenons la levée de l’effet suspensif, ils commenceront le plus rapidement possible après cette décision. Nous espérons une réponse du Tribunal administratif fédéral durant l’été, vraisemblablement à la fin du mois d’août. Dans un tel scénario, le retard devrait être rattrapé pour tenir un planning qui prévoyait uniquement des travaux préparatoires durant cet été. La direction du projet planche actuellement sur des mesures d’accélération de certains chantiers pour maintenir l’objectif d’une mise en service du nouveau tunnel fin 2020 et permettre aux trains de circuler l’année prochaine durant la Fête du blé et du pain d’Echallens.

En cas de retard significatif, des mesures supplémentaires sont-elles prévues dans l’intervalle pour sécuriser le trafic?

La construction du tunnel n’empêche pas la sécurisation de l’avenue d’Echallens de rester une préoccupation permanente. De nouvelles mesures viennent d’être mises en place par la Ville de Lausanne. Si d’autres permettent encore de diminuer les risques, elles seront mises en place, même si le tunnel n’est pas en retard. Mais il faut être conscient que la seule façon de sécuriser définitivement l’avenue d’Echallens, c’est de faire rouler les trains en souterrain.