«Maintenir le cap sur les grands enjeux»

MUNICIPALITé • Le PLR Pierre-Antoine Hildbrand a succédé à Olivier Français il y a une année. Sans aucune difficulté pour prendre ses marques, tant il a d’emblée semblé à l’aise dans ses nouvelles fonctions. Rencontre.

  • Pierre-Antoine Hildbrand, en charge de la police et de l’économie. ca

    Pierre-Antoine Hildbrand, en charge de la police et de l’économie. ca

On a le sentiment que vous vous êtes glissé très facilement dans le costume de Municipal et ce, avec une aisance et un plaisir non dissimulé...

Mais oui, c’est vrai, j’éprouve une joie profonde à faire ce que je fais...

Pourtant avec la police et l’économie, la charge de travail est importante...

Sans conteste, la responsabilité est grande, d’autant que la police m’informe par SMS en temps réel de l’évolution des situations graves sur le terrain. Mais c’est exaltant et passionnant. Et puis, mon dicastère est délimité différemment de celui de mon prédécesseur Olivier Français qui gérait les Travaux, à la convergence de toutes les réflexions et les actions de la ville. La nouvelle répartition des tâches au sein de la Municipalité a donc conduit à moins de tensions.

Tout de même, votre tempérament doit jouer un rôle...

Certes, mais la bonne ambiance au sein de la Municipalité doit aussi être mise au crédit du Syndic qui, malgré toutes ses activités, reste attentif à pondérer les différentes opinions. C’est quelqu’un qui pense foncièrement que les excès sont contre-productifs.

Et comment le grand minoritaire que vous êtes parvient-il à trouver son espace au sein d’un collège très marqué à gauche?

Disons que la répartition des dicastères, les grands axes de la législature et les choix financiers, notamment le refus d’entrer en matière pour tout ce qui touche à la hausse des impôts, font que même en tant que minoritaire, je trouve mon compte dans les grandes options qui sont respectées.

Vous n’êtes donc pas le radical assiégé par une majorité de gauche...

Je ne me suis jamais considéré comme assiégé par qui que ce soit (rires)!

Qu’avez-vous trouvé difficile au cours de cette première année?

Garder en tête les grands enjeux sans se noyer dans les détails. Pour y parvenir et garder un cap au milieu des sollicitations de toutes sortes, je me concentre sur le programme de législature. L’autre crainte, c’est de réussir à donner aux policiers, aux pompiers et à tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’urgence, les moyens de leur action, pour ne pas avoir de regret en cas de survenue d’un événement tragique.

En tant que responsable de la police, quelles orientations entendez-vous impulser dans les années à venir?

Il faut d’abord préciser que les chiffres de la criminalité sont en baisse depuis 2012 et ont retrouvé le niveau de 2009, ce qui n’est pas anodin. Pour le reste, il va falloir agir pour accompagner la création de l’espace de consommation sécurisé (Structure en faveur de la réduction des risques pour les toxicomanes, ndlr) car nous avons la volonté d’agir pour la tranquillité de nos espaces publics. C’est important pour les habitants mais aussi pour le rayonnement et l’attractivité touristique et commerciale de la ville de Lausanne. Ainsi, on va accroître la dimension répressive d’un certain nombre de nos intervenants dans l’espace public.

Vous êtes en charge de l’économie. Un Municipal d’une ville comme Lausanne a-t-il réellement un pouvoir en ce domaine?

Un pouvoir indirect, en travaillant sur les conditions-cadre. Le commerce traverse une crise sans précédent et cela risque d’empirer en raison des achats sur internet. En tant que municipal, l’enjeu est de faciliter les choses au niveau des canaux par lesquels mon administration a un pouvoir. Ainsi, le service de l’économie a été réorganisé et un site internet ouvert pour faciliter les démarches des usagers. L’étape suivante est de travailler concrètement sur les espaces publics, aussi bien en termes de sécurité que de valorisation des lieux.

Avec le recul, qu’auriez-vous fait différemment au cours de l’année écoulée?

Passer plus de temps avec les employés de la Ville. Parce qu’on assimile mieux les dossiers en vivant les réalités du terrain.