Gavrilo Bozovic, le fondateur de Teleport, se nourrit du rêve américain. Il aime effectuer de longs séjours au cœur de la Silicon Valley pour se perfectionner et surtout s’imprégner des succès des géants du Net. L’entrepreneur y a très vite compris qu’il faut se différencier pour réussir. Ce n’est donc pas un hasard si son entreprise est la première en Suisse à avoir été sélectionnée par l’accélérateur 500 Startups basé à San Francisco: «Teleport est la seule entreprise au monde à briser la linéarité de la vidéo et permettre ainsi à chaque utilisateur de naviguer à son rythme. Nous sommes actuellement en pleine levée de fonds, nous cherchons à obtenir 1 million de francs suisses pour développer notre équipe de vente en Europe et aux Etats-Unis.»
Ce succès annoncé, Gavrilo Bozovic le doit en grande partie à l’École Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). En 2015, cette dernière lui demande de réaliser une visite virtuelle du campus à destination des étudiants étrangers. En travaillant sur ce mandat, l’idée jaillit. Et si la vidéo pouvait permettre aux utilisateurs de naviguer à leur guise, en scrollant, et en accédant à des informations contextuelles dans l’image? «À ce moment-là, nous nous sommes rendu compte du potentiel plus vaste d’une telle plate-forme. La start-up Teleport était née.»
Pour l’instant, la jeune pousse cherche d’abord à séduire les entreprises. Ses clients? Des agences immobilières qui souhaitent mettre en ligne des visites virtuelles de leurs biens, des fabricants d’électroménager désirant présenter de manière dynamique leurs produits ou encore des boutiques. Pour élargir sa clientèle, Teleport entend aussi profiter du succès de l’incontournable YouTube. Avec 3 millions de contenus uploadés chaque jour, ce dernier a fait de la vidéo le média le plus consommé en ligne.
Une aubaine pour Gavrilo Bozovic. Autre atout, les concurrents sont encore peu nombreux: «Certaines entreprises proposent de la vidéo interactive, mais qui se résume à mettre des contenus sur de la vidéo standard. C’est problématique car la vidéo est un média fondamentalement passif: rajouter des contenus interactifs dessus rend la navigation malaisée.» Une bonne dose d’innovation, une collaboration avec l’EPFL, un marché mondial, la recette du succès de Teleport est connue. Et pourtant si rare…