Morges aura son «Mr ou Mme Promotion économique»

ÉONOMIE • La Ville sera bientôt dotée d’un ou d’une déléguée au développement économique. Un accouche-ment difficile rendu possible par un compromis au Conseil communal.

  •  L'Hôtel de ville de Morges. dr

    L'Hôtel de ville de Morges. dr

47 oui, 18 non et 19 abstentions. Le verdict est clair. Il y a deux semaines le Conseil communal de Morges entérinait la création d’un poste de délégué du développement économique à 60%. Sa mission? Favoriser l’ancrage et l’implantation des entreprises dans la région. Une évidence à une période où la concurrence entre villes est rude, de surcroit dans le contexte de l’entrée en vigueur de la réforme de l’imposition des entreprises RIE III. Et pourtant, l’accouchement ne s’est pas tout à fait déroulé sans douleur.

Au début du mois en effet, on apprenait, alors même que la commission ad hoc soutenait le projet, que la commission des finances du communal, elle, jetait un pavé dans la mare, refusant sèchement (7 voix contre pour un oui) la création de ce poste. Ses griefs: l’ampleur du cahier des charges du futur délégué, et surtout le risque de redondance, en période de disette budgétaire, avec les missions de l’ARCAM, l’Association de la Région Cossonay-Aubonne-Morges, qui vise des objectifs similaires, mais à l’échelle régionale, et déjà subventionnée par la Ville de Morges à hauteur de près de 130’000 francs.

«Il ne faut pas surestimer les différends, tempère Jean-Hugues Busslinger, membre de la commission des finances. Dans la vie d’un Conseil communal, il peut arriver en effet qu’une commission dise A, et qu’une autre dise B. C’est ensuite au rôle du Conseil communal d’aplanir les choses, ce qui fut le cas puisqu’un compromis a été trouvé».

Amendement

Le compromis en l’occurrence, a pu être établi sur la base d’un amendement limitant le mandat du futur délégué au développement économique à… trois ans. «C’est vrai que trois ans, c’est un peu juste pour ce genre de mandat, admet Vincent Jaques, le syndic de Morges. Surtout si on considère qu’il lui faudra entre six mois et un an pour établir son réseau, il ne restera au ou à la future déléguée plus qu’une année et demie à deux ans pour mettre en œuvre cette politique publique». Avant d’ajouter: «En tout cas, je relève la maturité du conseil communal et la qualité des débats qui ont permis d’expliciter les dimensions stratégiques et les besoins d’évaluation de ce poste en fin de période.»

Reste désormais à trouver l’oiseau rare, le poste devant prochainement être mis au concours. Avec une certitude: «Ce genre de fonction implique un sens du contact, de la proximité et du service, observe Vincent Jaques. Sans compter que, bien évidemment, la connaissance de la région sera un atout certain».