Scandale de Beaulieu: Marc Porchet à nouveau blanchi

PROCÈS •  Les juges du Tribunal correctionnel de Nyon ont acquitté l’ancien Secrétaire général du Conseil de Fondation de Beaulieu poursuivi pour gestion déloyale aggravée. Une gigantesque baffe pour ses accusateurs et la classe politique vaudoise.

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21 avril 2017. Alors que Beaulieu est dans une tourmente financière depuis plusieurs mois, le syndic de Lausanne Grégoire Junod, qui assume ad interim la présidence de son Conseil de Fondation, et Nuria Gorrite, alors présidente du Conseil d’Etat, annoncent le dépôt d’une plainte pénale à l’encontre du Secrétaire général de la Fondation, Marc Porchet.

Ils lui reprochent notamment des mandats de conseils attribués à des proches ou à des membres de sa famille et des travaux surfacturés. Des chiffres sont avancés, entre 20 et 27 millions dont «il faudra déterminer quelle partie de ce montant a fait l'objet de surfacturations», expliquent-ils à la presse.

Un premier jugement cassé
Du jour au lendemain, Marc Porchet est accusé d’être l’auteur d’une fraude colossale, le Madoff vaudois qui a coulé l’institution. Deux ans plus tard, le Ministère public classe pourtant le cas, reconnaissant au pire une gestion chaotique du site lausannois, soulignant notamment que son Conseil de fondation était au courant de tout ce qui s’y passait. Ses détracteurs accusent le coup et font recours. L’ordonnance de classement est finalement cassée par le Tribunal cantonal qui prie le Parquet de compléter l'enquête.

L’honneur retrouvé
D’où un nouveau procès qui s’est tenu sur trois jours à Nyon, avec un Marc Porchet acquitté, les juges ayant estimé que l’ancien Secrétaire général n’avait jamais eu l’intention de léser la Fondation. Tout au plus a-t-il commis quelques fautes pour parer au plus pressé tant la gabegie qui régnait au sein de l’institution était énorme.  Même si un appel reste possible, on devine aujourd’hui dans quel état de soulagement il doit être. Lui qui a été traîné dans la boue, voué aux gémonies, et dont l’honneur a été bafoué comme a été brisée sa carrière professionnelle. Et dans la foulée de cet acquittement, faute d’avoir pu lui faire porter le chapeau du fiasco Beaulieu, on s’interroge sur les vrais responsables de celui-ci. Des dizaines de millions de francs y ont été engloutis. Une enquête parlementaire aurait pu faire toute la lumière à ce sujet mais une majorité de députés aux ordres, jouant «la République des copains et des coquins», n’en ont pas voulu. Aujourd’hui, celles et ceux qui ont sciemment décidé une omerta à ce sujet devraient crouler sous la honte