Ecolo jusqu’aux toilettes?

Dans «Aujourd’hui», diffusé tout l’été à 13h15 sur RTS Un, le journaliste Jonas Schneiter part à la rencontre de projets positifs pour le développement durable accompagné de l’écologiste Marc Muller. Ils sillonnent la Suisse romande à bord de leur bus solaire. Chaque semaine, Jonas revient pour Lausanne Cités sur un projet qui l’a particulièrement marqué. Une émission soutenue par SuisseEnergie et les cantons romands.

Soyons francs, s’il y a bien un point sur lequel nous sommes nombreux à être intransigeants, même lorsqu’il s’agit d’adapter sa vie aux problèmes de la planète, c’est bien l’hygiène. L’idée que l’on me retire mes toilettes classiques n’avait absolument rien d’attirant avant d’essayer les toilettes sèches. J’ai eu l’occasion de le faire chez Olivier et Françoise Guisan qui ont construit leur maison écologique en 1999 à la Tour-de-Peilz. Voilà plus de trente ans qu’ils sont préoccupés par les questions d’environnement et par les dommages de plus en plus irréparables que l’homme cause à notre planète, notamment en utilisant abusivement certaines ressources comme l’eau. Leur maison, qu’ils ont appelé «Clé de sol» montre qu’on peut vivre mieux avec dix fois moins d’énergie et sans pétrole. Cela dit, la principale caractéristique chez eux qui m’intriguait consistait en ces fameuses «toilettes à compost», c’est-à-dire totalement sans eau. Première surprise: les toilettes sèches ne sentent pas mauvais! Lorsque vous vous rendez aux toilettes, vos besoins sont plus ou moins riches en azote. En les recouvrant de sciure ou de copeaux de bois, l’humidité favorable à la fermentation et au développement des odeurs est absorbée. Plutôt que de tirer la chasse, on jette deux louches de sciure. Deuxième préjugé explosé: ce n’est pas forcément compliqué ou dégoûtant à manipuler. Tous nos besoins ainsi que le compost de la cuisine vont dans un grand bac qu’il suffit de vider une ou deux fois par année. On en sort une terre étonnamment belle qui deviendra un engrais très efficace pour le jardin.

En Suisse, dans un ménage type composé de deux ou trois personnes, on consomme quotidiennement 160 litres d’eau potable par tête dont 44 litres provenant des WC. L’usage de la chasse d’eau représente le plus gros gaspillage dans notre quotidien, sans compter que toute la matière organique est ainsi perdue.