Souvenirs de Lausanne: La Mercerie (2/2)

Baby-boomer née à Lausanne, Carmen Etter vous fait découvrir le quartier où elle a grandi...

 

Nous voilà arrivés à la blanchisserie de ma marraine et grand-tante, qui l’a exploitée durant 25 ans, entourée de cinq à six fidèles repasseuses qui avaient chacune sa spécialité. L’une les toques, vestes et pantalons de cuisiniers, une autre les chemises, mais le plus incroyable: Madame Dutoit qui mesurait les rideaux avant leur nettoyage et les remesurait avant de les repasser!Mes sœurs et moi y avons travaillé les mercredis et samedis pour nous faire notre argent de poche. Notre grand-tante avait pour clients de prestigieux hôtels et restaurants, toutes les drogueries et pharmacies du coin, les vendeuses de l’Innovation (aujourd’hui Globus), jusqu’aux filles de joie du Rôtillon! Il y avait aussi des gars qui sortaient de prison pour de petits délits, qu’elle ne faisait pas payer.

De délicieuses spécialités italiennes

Vers les années 1960, les talons-aiguilles ont fait leur apparition, une aubaine pour notre cordonnier-bottier Monsieur Loup! Et pour cause: les rues pavées. Et voilà le premier magasin de «Farces et attrapes». Les masques, les serpentins, les bombes, etc. C'était vraiment chouette. La nuit du 31 décembre au 1er janvier, monsieur Randall laissait son échoppe ouverte et tout le monde faisait la fête!

Et enfin, tout en bas, le salon de coiffure «Bigoudis». Remontons maintenant la rue pour redescendre en s’attardant sur la gauche. Les spécialités italiennes de la famille Medana: salamis, mortadelle, fromages, de purs délices qui chatouillaient nos papilles. Puis le quai de l’Innovation, où les chevaux de Lavanchy-Transports livraient toutes les marchandises pour ce grand-magasin. Enfin, le Café du Grütli: endroit typique où nos pères s’arrêtaient volontiers et «oubliaient» parfois de rentrer à la maison!