Al-Ula, l’autre Pétra

Au nord-ouest de l’Arabie saoudite, en plein cœur du désert, le site historique d’Al-Ula regorge de merveilles archéologiques érigées par la tribu arabe des Nabatéens. Un lieu mystérieux à l’histoire millénaire.

  • Certaines tombes rappellent furieusement celles de Pétra en Jordanie. DR

    Certaines tombes rappellent furieusement celles de Pétra en Jordanie. DR

  • Le rocher de l’éléphant est un lieu magique. BONAVITA

    Le rocher de l’éléphant est un lieu magique. BONAVITA

Dans la province de Médine, l’oasis d’Al-Ula reste une destination à l’abri des hordes de touristes. Logique car ces derniers ne peuvent s’y rendre que depuis le 27 septembre 2019, date du premier visa touristique délivré par le Royaume saoudien. En outre, cette ouverture au monde a été fortement ralentie par la pandémie de Covid qui a freiné les flux de voyageurs à travers la planète. Sur place, l’euphorie semble désormais avoir pris le pas sur l’impatience de faire découvrir au monde les merveilles archéologiques de ce site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut admettre qu’il a des atouts à revendre puisqu’il s’inscrit dans la riche histoire de la tribu arabe des Nabatéens à qui l’on doit la sublime cité de Pétra en Jordanie. Notre guide du jour précise: «Les Nabatéens ont construit la gigantesque nécropole d’Al-Ula il y a plus de 2000 ans, cette cité était très prospère à l’époque car ses habitants captaient les eaux profondes des nappes phréatiques. Ce réseau alimentait de longues routes commerciales entre l’Egypte, la Mésopotamie et les rives orientales de la Méditerranée.»

Tombeau solitaire

Les joyaux historiques se succèdent à un rythme effréné, plus de 111 tombes parfaitement préservées et gravées dans les roches de grès s’offrent ainsi au visiteur. La plus impressionnante est sans conteste celle que les locaux connaissent sous le nom de «Qasr al-Farid», un tombeau solitaire taillé dans la roche au milieu du désert saoudien. Construit au premier siècle après Jésus-Christ, cet édifice mesure près de 16 mètres de haut et propose un saisissant contraste entre les détails de sa façade et son rocher quasiment intact. Notre périple se poursuit et il n’est pas rare de découvrir, au gré d’une halte, des gravures témoignant de la présence de lions, autruches ou encore girafes. Des espèces animales qui ne vivent plus dans la région comme le rappelle notre guide: «C’est à cause de l’élévation des températures. Désormais, si on croise des chats des sables, des serpents ou des lézards, on peut déjà s’estimer très heureux.»

Paysage de sable doré

Autre beauté incontournable, le fameux rocher de l’éléphant constitue un spot idéal pour terminer sa journée. A la nuit tombée, les locaux se mêlent aux quelques touristes pour y déguster du thé, du café et d’autres spécialités de la région en y admirant les courbes de cette formation rocheuse sculptée par la nature et entourée d’un paysage de sable doré. Le tronc et le corps de cette bête de grès rouge ont, en effet, été façonnés par l'érosion causée par l'eau et le vent pendant des millions d'années. Magique!

The Red Sea Project, un projet pharaonique prévu en 2030

L’Arabie saoudite ne s’en cache pas, elle mise sur le tourisme de luxe. Pour se positionner dans ce secteur, la Red Sea Development Company, une société anonyme détenue à 100% par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, a été créée. Sa mission? Développer sur la côte ouest du pays, au bord de la mer Rouge, une destination touristique comprenant 50 hôtels entièrement alimentés par l’énergie éolienne et solaire. Ce projet pharaonique, qui s’étendra sur plus de 34'000 m2 à l’horizon 2030, réunira les principales enseignes mondiales comme St Regis, Fairmont, Raffles, Grand Hyatt, Intercontinental, Six Senses, ainsi que Jumeirah Hotels & Resorts. Lorsque le chantier sera terminé, le site accueillera pas moins de 8000 chambres d’hôtel et 1300 propriétés résidentielles réparties sur 90 îlots. Enfin, plus de 70'000 nouveaux emplois dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme seront créés. Le projet est la clé de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un plan de transformation économique visant à diversifier l’économie du Royaume.

Arabie saoudite en pratique

En Arabie saoudite, la saison estivale est généralement caniculaire et aride. Les meilleurs mois pour une visite s’étendent généralement d’octobre à novembre et d’avril à juin.

Il n’existe pour l’instant pas de vol direct depuis la Suisse jusqu’à la vallée d’Al-Ula. Le plus simple est de se rendre en Arabie saoudite depuis Genève (6h de vol environ) et rejoindre l’oasis via une ligne intérieure au départ de Riyad ou de Djeddah. Les liaisons sont nombreuses, compter environ 1h30 de vol.

Où LOGER?

L’offre hôtelière commence gentiment à se développer dans la région. Elle reste cependant encore réservée à une clientèle plutôt haut-de-gamme.

FORMALITES

Pour un voyage en Arabie saoudite, il est obligatoire d'obtenir un visa. L'e-Visa Arabie saoudite à entrées multiples vous offre des séjours de 90 jours maximum pour un séjour tourisme, séjour famille, séjour événementiel ou séjour pèlerinage.

RENSEIGNEMENTS

Le site officiel de l’Office du tourisme saoudien vous renseignera sur les destinations incontournables du pays. Plus d’infos: www.visitsaudi.com/fr