Atomes crochus, vraiment?

Pour notre chroniqueur, le retour en grâce du nucléaire risque bien de mettre les écologistes face à leurs contradictions.

On croyait la question du nucléaire réglée après la catastrophe de Fukushima. Voilà qu’elle revient au cœur des discussions, notamment à la suite des propos alarmants de notre (déjà) ex-président Guy Parmelin concernant un possible black-out dans le pays. Outre les enjeux économiques liés à l’approvisionnement en électricité, le retour de l’atome se justifierait pour des raisons écologiques.

Le dernier épisode en date met en scène la France, à la manœuvre, au grand dam de l’Allemagne: la Commission européenne entend classer les centrales nucléaires (et à gaz) dans la catégorie des énergies propres. De quoi redonner du souffle à la filière en peine et permettre à ses clients de lutter contre le réchauffement climatique! En off, un ministre cantonal me résumait la situation ainsi: «La population ne veut pas baisser sa qualité de vie. Partant de là, et sans alternative viable, le retour du nucléaire semble inévitable».

Ce regain d’intérêt pour l’atome met en lumière une autre réalité reliant intimement les enjeux économiques, politiques et environnementaux. Celle de la lutte cardinale contre le CO2 qui représente, au passage, un marché colossal. Le mouvement écologiste étant né de son combat contre le nucléaire, il est intéressant de constater que ce dernier est aujourd’hui présenté comme la réponse ultime aux défis climatiques et énergétiques. Le débat ne fait que (re)commencer et il promet déjà d’être explosif.