Bones and all, un conte gore et bouleversant

Après les lumineux «Bigger Splash» et «Call Me By Your Name» et son remake sophistiqué du classique d’épouvante italien «Suspiria» de Dario Argento, le cinéaste Luca Guadagnino semble tenter une synthèse de son œuvre en livrant un conte macabre tout à la fois gore, doux et bouleversant.

L’exercice est celui d’un équilibriste, qui raconte la rencontre de deux êtres qui font le choix de vivre en marge de la société car le mal qui les ronge fait d’eux des dangers. Et pour cause: ce sont des mangeurs, une catégorie d’êtres humains qu’une force mystérieuse pousse à dévorer d’autres êtres humains tout crus et sans couvert, comme ça, façon tartare. Maren est une mangeuse, elle a 18 ans, elle croit être la seule, jusqu’à ce qu’elle croise le chemin de Lee, un mangeur lui aussi. Ils sont beaux, doux, et lumineux, mais ils ont faim, et se lancent dans un road trip au cœur de l’Amérique profonde pour essayer de s’en sortir. A eux deux, ils vont imaginer la possibilité d’un amour, un amour si fort qu’il pourrait les aider à surmonter leurs pulsions. Expérience intense à la cinématographie splendide et à la musique idoine signée Trent Reznor et Atticus Ross, ce film magnifique à ne pas mettre entre toutes les mains, vous laissera bouleversés jusqu’à sa toute fin en forme de variation ultime de l’amour et du don de soi.