«Ces feux verts qui durent six secondes sont une absurdité!»

GROGNE • Plusieurs feux de circulation, notamment ceux situés aux avenues d’Echallens et de Jomini, agacent des usagers de la route. Ils estiment que le délai d’attente trop long favorise la pollution, les bouchons et le bruit. Explications.

  • A l’avenue d’Echallens, la durée du feu vert semble fluctuer au fil de l’année. MISSON-TILLE

    A l’avenue d’Echallens, la durée du feu vert semble fluctuer au fil de l’année. MISSON-TILLE

  • Le feu vert de l’avenue Jomini, devant Beaulieu, dure à peine six secondes. MISSON-TILLE

    Le feu vert de l’avenue Jomini, devant Beaulieu, dure à peine six secondes. MISSON-TILLE

Chaque matin, au volant de sa voiture, Maurice* emprunte l’avenue Jomini pour se rendre à son bureau situé dans l’hypercentre lausannois. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment le choix puisqu’il habite une commune plutôt mal desservie par les transports publics. «Cela me prendrait trois fois plus de temps de venir en bus, j’ai déjà tenté l’expérience.» Et malgré sa bonhommie naturelle, le quinquagénaire ne peut s’empêcher de pester lorsqu’il s’approche de Beaulieu.

«Je fais quotidiennement le même constat, le feu qui permet de rejoindre le centre-ville est programmé pour nous pourrir la vie! Lorsqu’il passe au vert, ce ne sont pas plus de trois voitures qui peuvent passer car cela dure six secondes! Avec pour conséquence logique, une file de bagnoles qui augmente rapidement, sans oublier le bruit et la pollution générés par cette absurdité.»

«Monstre bouchon»

Autre lieu, même constat. Au croisement entre les avenues d’Echallens et de Morges, plusieurs usagers de la route s’étonnent de voir la durée du feu vert évoluer d’une semaine à l’autre. C’est le cas de Bruno*, un inconditionnel du scooter électrique: «J’y passe très régulièrement car je fais le trajet entre Crissier et la place Saint-François. Un jour, le feu vert dure dix secondes, le lendemain trois secondes, le jour d’après à nouveau une dizaine de secondes. Résultat des courses, la circulation est parfois fluide et d’autres fois il y a un monstre bouchon qui s’étend sur l’ensemble de l’avenue d’Echallens.»

Itinéraire modifié

Pour éviter ce type de désagrément, Bruno a récemment décidé de changer d’itinéraire pour se rendre à son travail. Une décision prise à contre-coeur: «Cela m’oblige à faire un détour, je me lève donc un peu plus tôt le matin. Heureusement, j’ai un véhicule électrique qui n’émet pas de CO2 donc ce détour ne cause pas davantage de pollution. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi ce feu est programmé de cette manière. Je pense que les autorités essaient de retenir le trafic pour éviter de surcharger le centre-ville. Ou bien il s’agit simplement de bugs qui arrivent de temps à temps, c’est difficile à dire.»

La Ville s’explique

Pour en avoir le cœur net, nous avons posé la question à Patrick Etournaud, chef du service de la mobilité et de l’aménagement des espaces. Il confirme que «les feux sont contrôlés quotidiennement» par le service technique en charge de l’exploitation et de la programmation de la signalisation lumineuse. Y a-t-il dès lors une volonté de retenir le trafic pour ne pas surcharger le centre-ville? Patrick Etournaud le confirme: «L’objectif est de garantir la sécurité et la fluidité des carrefours proches du centre-ville, pour cela il est nécessaire d’éviter des surcharges et de réguler le flux de voitures arrivant en ville. Nos installations de signalisation lumineuse tiennent compte des conditions réelles du trafic et optimisent le fonctionnement. Ceci explique la variabilité des feux à l’avenue d’Echallens qui débouche sur le carrefour de la place Chauderon.»

* prénom d’emprunt