Chronique économique: Le monde des Bisounours

D’un point de vue économique, l’inaction climatique coûte bien plus cher que la prise de mesures fortes. Très cher, même: 1 700 milliards de dollars d’ici 2025, 30’000 milliards d’ici 2075 selon une étude de l’Université de New York regroupant 738 économistes.

La guerre en Ukraine a relégué au second plan de nombreux autres faits d’actualité majeurs. Parmi eux, le dernier rapport très attendu du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Son constat est sans appel avec des effets déjà visibles dans de nombreuses régions: inondations, pertes agricoles ou vagues de chaleur, entre autres.

D’un point de vue économique, l’inaction climatique coûte bien plus cher que la prise de mesures fortes. Très cher, même: 1 700 milliards de dollars d’ici 2025, 30’000 milliards d’ici 2075 selon une étude de l’Université de New York regroupant 738 économistes. Pas très joyeux, je vous l’accorde. Néanmoins, ces mêmes spécialistes font preuve d’un léger optimisme, estimant par exemple que plus de la moitié de l’énergie produite dans le monde sera propre d’ici 2050. Le salut ne viendra toutefois pas de la technologie, mais du changement de nos mentalités.

Il y a 10 ans à peine, l’entrepreneur qui revendiquait une approche assumée et respectueuse de l’environnement était traité de Bisounours par ses pairs. Aujourd’hui, le même, prônant l’économie circulaire ou l’intégration du concept de permaculture, issu de l’agriculture, à la gestion d’entreprise est considéré, même écouté. Ses principes sont intégrés comme des variables de performance dans les plus grandes sociétés grâce aux critères «RSE» pour Responsabilité sociétale des entreprises. Ainsi, les Bisounours auront permis à l’économie de jouer un véritable rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. Bienvenue dans leur monde.