Au cinéma «J'veux du soleil» et «Les cowboys» à la télé, ce qu'il ne faut pas rater cette semaine!

Un documentaire engagé du très militant François Ruffin et un coup de maître signé Thomas Bidegain, voici les 2 coups de coeur au cinéma et à la télévision de notre chroniqueur Thomas Lécuyer. 

J'veux du soleil

Le dernier documentaire de François Ruffin, réalisateur du formidable «Merci Patron» en 2015, et par ailleurs député du parti de Jean-Luc Mélenchon «La France insoumise», est-elle une œuvre de propagande politique ou un documentaire solaire sur un mouvement dont on dit tout et son contraire, les gilets jaunes? On peut se poser la question, d’autant plus que le film est accessible libre de droits pour tous ceux qui veulent organiser des projections publiques sur des ronds-points français le 4 mai prochain pour «faire sa fête à Macron avec une saucisse au bout d’une pique». On peut aussi admirer le travail nécessaire de ce citoyen engagé qui a voulu documenter cette énorme vague de contestation sociale en allant au plus près de ceux qui l’animent, dans les villes et villages de France. Bien loin de la démarche arty d’un JR en goguette avec feu Agnès Varda, comme de celle d’un pamphlet contestataire, «J’veux du soleil» est l’écho du chant des classes populaires et moyennes désenchantées qui ont trouvé un nouveau souffle pour rêver encore de ces trois mots qui flottent, désincarnés, au vent des frontons des mairies de France: liberté, égalité, fraternité.

Les cowboys, dimanche 5 mai 22h55, France 2

Pour son premier film, Thomas Bidegain réussit un coup de maître. Il faut dire que le gaillard est entre autres le scénariste attitré de Jacques Audiard depuis «Un Prophète» en 2009. Du haut niveau quoi. En offrant à François Damiens un grand rôle dramatique, alors qu’on le connait plus pour ses comédies et ses caméras cachées, en explorant en profondeur un sujet sensible (l’engagement de jeunes Français pour le Djihad au début des années 2000), en osant une dramaturgie radicale et intense sans jamais tomber dans la surenchère ou la facilité, en sachant tout à la fois manier le sens de l’action et celui du propos, Bidegain signe un grand film, passionnant bouleversant et nécessaire.