Boy erased au cinéma et Passengers sur RTS, une bien mauvaise sauce cette semaine

Au cinéma, un film qui rappelle une (mauvaise) sitcom des années 90, et sur RTS Un de la science fiction perdue dans un romantisme de pacotille. Notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous le dit: passez votre chemin!

Boy erased

L’histoire est vraie, c’est celle de Jared, 19 ans, fils d’un pasteur dans une petite ville américaine, dont l’homosexualité est dévoilée à ses parents, qui vont alors l’obliger à suivre un programme de thérapie de reconversion religieuse pour «effacer» son homosexualité, considérée comme une perversion. Chaque année, des centaines de milliers de jeunes gays américains sont ainsi envoyés dans de tels centres. Le propos du film est donc très fort, mais la réalisation ne suit pas et nous nous retrouvons vite face à une sorte de téléfilm aux enjeux dramatiques mous du genou. A l’opposé du pamphlet qu’on aurait pu espérer pour dénoncer un tel scandale, «Boy Erased» ressemble plutôt à un long épisode de «Sept à La Maison», cette sitcom des années nonante qui mettait en scène un pasteur, sa femme, leurs sept enfants et leurs lots de problèmes, avec morale gentillette et angélisme bon teint. Le film manque cruellement de force dans la dénonciation de son sujet, préférant filer l’euphémisme et la métaphore facile.

Passengers, samedi 30 mars 22h40, RTS UN

Des passagers d’un voyage interstellaire sont réveillés trop tôt de leur hypersommeil et découvrent qu’ils vont devoir passer nonante ans dans un immense vaisseau perdu dans l’espace. Voilà une bien mauvaise variation autour d’un sujet prometteur. Le film se perd dans un romantisme de pacotille et c’est bien dommage car il y avait là une matière extraordinaire! Ici, on a juste droit à un film sur un gars qui dérive dans l’espace avec Jennifer Lawrence et qui fait tout pour coucher avec. De scènes à l’eau de rose en clichés de romcom, d’invraisemblances en incohérences, la croisière intergalactique s’amuse, mais pas nous. Après, on imagine bien que perdus dans l’espace avec Jennifer Lawrence, une seule chose nous traverserait l’esprit en permanence. C’est bien là la seule chose pertinente du film.