Ne ratez surtout pas "Parasite" et "Cézanne et moi": les 2 films sentent le chef d'oeuvre!

Une passionnante biographie de Cézanne demain sur France 2, et au cinéma, un chef d'oeuvre coréen Palme d'Or au festival de Cannes cette année.  Cette semaine, notre chroniqueur Thomas Lécuyer ne cache pas son admiration...

Parasite
La Palme d’Or du Festival de Cannes 2019 est un très grand film brillant, accessible et passionnant, signé du talentueux réalisateur coréen Bong Joon Ho. A voir deux fois, minimum, tant on ne peut qu’admirer sans se lasser l’incroyable travail d’orfèvre du cinéaste, qui ne cesse de nous épater depuis «Memories of Murder» en 2003, «The Host» en 2006, ou plus la fable écologiste «Okja» sortie sur Netflix en 2017. Mélangeant les genres avec une rare virtuosité, tout à la fois satire sociale, thriller angoissant, comédie familiale, huis clos intense, et fable sur la lutte des classes, «Parasite» est un chef-d’œuvre qui nous happe dès sa scène d’ouverture irrésistible pour ne plus nous laisser une seconde de répit, tout au long d’un récit à la mécanique de précision impeccablement huilée, qui nous fait jubiler, frissonner et grincer des dents. C’est du grand, du très grand cinéma, tant par la richesse de la forme (la mise en scène et la direction d’acteurs sont splendides), que par celle du fond (l’écriture est brillante et pleine de sens), livrant au passage une implacable leçon de coup de théâtre. Bref, un coup de maître.

Cézanne et moi, dimanche 23 juin, 21h, France 2
Au-delà de l’aspect biographique passionnant du film, qui retrace l’amitié de quarante ans de deux monstres sacrés de la culture française, Paul Cézanne et Emile Zola, c’est un formidable doublé d’acteurs que Danièle Thompson nous offre avec son dernier film, de facture classique, certes, certains diront même scolaire. S’effaçant pour mieux laisser la place à ses acteurs, la réalisatrice permet à ses deux Guillaume, Gallienne et Canet, de livrer des partitions épatantes et de former un duo qui nous emporte dans une amitié déchirante, ample comme l’Histoire qu’elle traverse et intime comme le cœur des hommes, s’interrogeant sur la pérennité de la force créatrice, des idéaux de jeunesse, de leurs promesses, de l’art et de l’engagement face aux modes et à l’argent.