Un thriller amoureux et une vengeance jusqu'au boutiste à voir cette semaine au cinéma et à la télé...

Un poignant portrait de femme, rattrapée par son alias numérique, et un survival movie en forme de claque pour le spectateur. Notre chroniqueur Thomas Lécuyer vous dit tout le bien qu'il pense de "Celle que vous croyez" et "The revenant", décidément à ne pas manquer ce week-end.

Celle que vous croyez
Le charismatique patron d’une agence de communication parisienne branchée est contraint par l’administration de délocaliser du jour au lendemain son entreprise à La Courneuve, après un contrôle fiscal houleux. Le réalisateur Mohamed Hamidi, après avoir signé «La Vache» en 2016, une fable drôle, naïve et enlevée qui narrait les aventures d’un paysan algérien parti à pied du bled pour participer au Salon de l’Agriculture à Paris, revient avec une nouvelle parabole, cette fois-ci complètement ratée. L’humour naïf et poétique façon Tati laisse place ici à une succession de vannes maladroites et faciles sur les clichés attendus de deux milieux qui colisionnent: la banlieue des cités d’un côté, l’homme d’affaires plutot «City» de l’autre. Les poncifs s’empilent, l’angélisme bon teint aussi, tout le monde il est drôle, tout le monde il est gentil, même les dealers, et bien évidemment ça finit (un peu trop) bien. Bien sûr, Gilles Lellouche n’est pas mauvais, puisqu’il fait du Gilles Lellouche. Bien sûr, Malik Benthala peut faire rire. Mais c’est l’ensemble de la comédie qui ne tient pas la route, trop excessive dans sa volonté de bons sentiments, au détriment de la formidable satire qu’elle aurait pu être, pour n’être qu’une énième variation de plus sur le choc des classes, anodine, sans caractère ni originalité.

The Revenant, dimanche 10 mars à 21h, France 2
C’est en fait la suite du remake d’un film d’action américain de 1972. Vous me suivez? Non, bon alors je reprends du début: en 1972 sort «Le Flingueur» avec Charles Bronson, vieux briscard des portesflingues US qui incarne avec brio un tueur à gages particulièrement efficace et silencieux dans une série B désuète mais profondément seventies et vintage, donc pas dégueu. En 2011, Jason Statham reprend le rôle de Bronson dans un remake totalement inutile. Autant dire que cette suite sans saveur est une preuve irréfutable de l’existence du vide cinématographique hollywoodien.