"Couleurs de l’incendie", une plongée dans la France des années 30

Le défi était double: adapter sans le trahir le roman de Pierre Lemaître, riche et intense, et le faire après une adaptation éblouissante du premier volet signé Albert Dupontel en 2017.

Car sans être une suite directe, «Couleurs de l’incendie» est le second opus d’une trilogie dont le troisième tome, «Miroir de nos Peines», est paru en janvier 2020. Clovis Cornillac relève les deux avec brio, signant un grand film populaire, épique, et éminemment romanesque qui respecte l’œuvre originale à la lettre. Nous voici plongés au cœur de la France des années 30, alors que l’Europe s’agite sous la montée des fascismes. Dans cet hexagone patriarcal, des femmes luttent pour gagner leur place et leur indépendance: Madeleine, riche héritière d’une banque privée, sa gouvernante Léonce, mais aussi une cantatrice célèbre sur le déclin et une nounou immigrée polonaise. Que de magnifiques personnages féminins! Comme dans le roman de Lemaître, l’ironie est bien présente, l’humour même parfois, pour dresser un portrait sans concession des accointances entre la classe politique, la classe industrielle et la presse, dans le seul but de toujours plus s’enrichir, au détriment de la morale, de la loi et des classes populaires. Ça ne vous rappelle rien?