Si vous arrivez à voir de manière très précise les tout petits détails qui passent dans votre champ de vision, comme lire l’heure ou reconnaître les caractères d’un livre, d’un ordinateur ou d’un smartphone, c’est grâce à une petite zone située au centre de la rétine de vos yeux, la macula.
Constituée d’une très grande densité de photorécepteurs, la macula peut malheureusement faire l’objet d’une affection appelée «dégénérescence maculaire liée à l’âge» ou DMLA. Problème: à un stade précoce - elle démarre parfois déjà dès l’âge de 55-60 ans -, cette maladie qui touche toujours les deux yeux, n’occasionne, pour les personnes qui en souffrent, aucun symptôme, ni douleur, ni perte de vision, d’où l’importance de procéder régulièrement à des examens de dépistage.
Alors qu’à 50-60 ans, la DMLA ne touche que 2 à 3 % de la population, elle affecte 15 % des plus de 85 ans, autant dire qu’en Suisse, cette maladie concerne un très grand nombre de personnes, les seniors de plus de 65 ans représentant à eux seuls près de 20 % de la population totale du pays. Outre l’âge, de nombreux autres facteurs de risques ont également été identifiés: génétiques, mais aussi liés au mode et à l’hygiène de vie, comme le tabagisme ou une alimentation déséquilibrée et trop pauvre en antioxydants, oméga 3 et pigments maculaires, que l’on retrouve en général dans la célèbre alimentation méditerranéenne.
Symptômes à un stade avancé
Ce n’est qu’une fois un stade avancé atteint que la DMLA commence à occasionner des symptômes, marqués par une hypersensibilité à l’éblouissement et surtout une altération progressive de la vision centrale: le malade éprouve alors des difficultés croissantes à lire, à reconnaître un visage, tandis que sa vision périphérique est préservée. A ce stade, on distingue ainsi deux types de DMLA: une forme sèche, que l’on retrouve dans 80% des cas et qui est marquée par la destruction progressive des cellules de la macula et une forme dite «humide». Plus sévère, due à la prolifération de minuscules vaisseaux sanguins, elle est caractérisée outre l’apparition de taches floues ou sombres dans le champ visuel, par des symptômes supplémentaires dans l’altération de la vision, comme la déformation des lignes droites.
Depuis une quinzaine d’années, la médecine dispose heureusement de traitements qui contrôlent souvent très efficacement l’évolution de la forme humide, par des injections dans les yeux à pratiquer à une fréquence variable, au moins tous les mois en début de traitement. Quant à la forme sèche, pour laquelle les ophtalmologues n’avaient jusqu’à présent que peu d’options à proposer, la Food and Drug Administration, la célèbre agence américaine des médicaments, vient d’homologuer un nouveau médicament, toujours sous la forme d’injections dans les yeux et qui, selon les premières études, autorise également un ralentissement notable de l’évolution de la maladie.
Avec la collaboration de
Swiss Visio organise une conférence sur le thème: «DMLA, la cécité est-elle encore une fatalité?» avec le Dr Aude Ambresin, le jeudi 27 avril dès 17h30. Lieu: Swiss Visio Montchoisi – Avenue du Servan 38bis. Inscription par mail à l’adresse: events@swissvisio.net