Des progrès dans la prise en charge des maladies rhumatismales

AVANCEES • Depuis une vingtaine d’années, de nouvelles molécules permettent une considérable amélioration de l’état des patients souffrant de maladies rhumatismales inflammatoires. Un très grand pas en avant, tant leurs symptômes, douleurs chroniques, gonflements et déformations peuvent être invalidants.

  • En une vingtaine d’années, la prise en charge des maladies rhumatismales auto-immunes s’est considérablement améliorée. CRéDIT SHUTTERSTOCK

    En une vingtaine d’années, la prise en charge des maladies rhumatismales auto-immunes s’est considérablement améliorée. CRéDIT SHUTTERSTOCK

 

Email: centremedical@montchoisi.ch

Des doigts déformés, des dos courbés, des articulations gonflées, des douleurs importantes et chroniques… Connues depuis des millénaires, les maladies rhumatismales inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique et bien d’autres, ont marqué les esprits tant ils altèrent durablement la qualité de vie de ceux qui en souffrent…

Depuis une vingtaine d’années pourtant, une véritable révolution thérapeutique a eu lieu, au point que la vie de milliers de patients en Suisse s’est considérablement améliorée. Et pour cause: pendant longtemps en effet, la médecine n’a disposé que de la célèbre cortisone pour soulager les personnes souffrant de ces maladies auto-immunes, le plus souvent des adultes entre 30 et 50 ans, et parfois même des enfants…

Avec des résultats certes, mais au prix d’effets secondaires importants, voire même graves, comme l’ostéoporose, le diabète, etc.

Début des années 80…

Les choses ont commencé à changer au début des années 80, grâce à un premier médicament prometteur, le méthotrexate, d’ordinaire utilisé pour le traitement du cancer, mais dont on s’est rendu compte qu’à doses très basses, il limitait l’inflammation des articulations due aux maladies rhumatismales.

Relativement efficace et bon marché, le méthotrexate est d’ailleurs encore utilisé aujourd’hui en premier choix pour les traiter, avec une limite: seuls 30 à 50% des patients y réagissent…

Heureusement, la recherche a, dans l’intervalle, avancé et débouché sur de nouvelles classes de médicaments, dont les plus connus sont les anticorps monoclonaux, fabriqués par génie génétique et dont le principe est de bloquer l’inflammation en agissant sur la réaction immunitaire. Avec à la clé, pour au moins deux tiers des patients, des résultats souvent spectaculaires puisqu’ils induisent une rémission de la maladie, avec une forte diminution, voire même une suppression des douleurs, des gonflements mais aussi des déformations dont les tristes images appartiennent désormais au passé.

Bonne tolérance

Outre leur efficacité, ces médicaments offrent une meilleure tolérance que pour les corticoïdes, avec bien moins d’effets secondaires, en dehors d’un risque plus élevé de survenue d’infections. Dernier avantage et non des moindres: le patient est totalement autonome dans la prise de son traitement puisqu’il peut dans la grande majorité des cas, s’administrer lui-même ses doses, à une fréquence d’une fois par semaine à une fois par mois, grâce à un stylo injecteur.

A noter enfin que tous ces traitements coûtent cher, très cher, jusqu’à 20'000 francs par année, mais figurent heureusement au catalogue de l’assurance de base de la LaMal.

Avec la collaboration du

Centre Médical Montchoisi, Chemin des Allinges 16bis, 1006 Lausanne. Tél. : +41 21 619 39 60.

 

L'avis du spécialiste, Dr Marc-André Schürch

Les nouvelles molécules traitant les maladies rhumatismales inflammatoires ont-elles réellement changé la vie des patients?

Sans aucun doute. Nous sommes passés d’une situation parfois désespérante à une situation où la vie quotidienne des patients s’est considérablement améliorée. Cependant, pour avoir les meilleurs résultats possibles, il est important de poser le diagnostic et de commencer les traitements précocement. Plus on s’y prend tôt en effet, et plus on obtient facilement une rémission de la maladie, en évitant les douleurs qui péjorent la qualité de vie des patients et des détériorations irréversibles de leurs articulations. En outre, traiter correctement a aussi un impact en termes de santé publique, car des personnes bien soignées vont vivre normalement et travailler au lieu d’aller en invalidité…

Quel est le rôle du rhumatologue dans la prise en charge de ces maladies?

Le suivi par un spécialiste est très important. Outre poser le diagnostic et entamer le traitement le plus tôt possible, il sert de guide au patient en assurant son éducation pédagogique pour que la prise en charge de la maladie soit optimale. Sur le long terme, il vérifie que le traitement fonctionne correctement et sans complications ni effets secondaires avec un suivi par des rendez-vous réguliers et des analyses.

Un tiers des patients environ ne répond pas ou mal aux nouveaux traitements. Que peut-on leur proposer ?

La recherche avance à grand pas et chaque année, il y a en moyenne une nouvelle molécule qui arrive sur le marché, ce qui autorise beaucoup d’espoir pour leur prise en charge.

 

Dr Marc-André Schürch

Spécialiste FMH en rhumatologie et en médecine interne