Coup de gueule: L'éclair de deux regards

Bien sûr, on peut dire non. Peut-être même, dans neuf cas sur dix, faut-il dire non. Bien sûr, il y a les profiteurs, les bandes organisées, les réseaux qui jouent sur l'apitoiement du naïf, ne laissant d'ailleurs presque rien à ceux qui, dans la rue, quémandent. Tout cela, oui. Et le canton de Vaud est un Etat de droit. Et les communes aussi. Et toute loi votée doit être respectée, sinon à quoi bon les promulguer.
Mais enfin, proposer l'interdiction de tendre la main sur l'ensemble du territoire cantonal viole quelque chose de fondamental: ma liberté, la vôtre, de donner ou non la pièce à la main qui se tend. Notre liberté d'apprécier la situation, peut-être se faire gruger, sans doute, oui, souvent. Et puis, peut-être pas.
Neuf cas sur dix, admettons, qui se foutent de nous, et vont nourrir un pitoyable parrain de réseau. Soit. Et puis le dixième, vous en faites quoi? C'est un acte vieux comme la nuit des temps, certaines religions en font même une obligation. C'est rapide comme l'éclair, le croisement de deux regards. Cela s'appelle l'aumône. Et cela, Messieurs les motionnaires, ne regarde ni l'Etat, ni l'UDC, ni le PLR, ni d'ailleurs la gauche. Cela regarde mon âme d'humain interpellé sur le chemin. C'est oui, c'est non. Laissez-moi décider.