La Grand-Rue fait vaciller les commerçants rollois

TRAVAUX • Retards, faillites en chaîne, communication compliquée, le chantier du siècle à Rolle, celui de la Grand-Rue, continue de faire des dégâts. Jusqu’à quand?

Il était attendu et redouté depuis longtemps. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la peur des commerçants s’est malheureusement confirmée.

Initié le 7 octobre 2013, le chantier de la Grand-Rue a des répercussions importantes sur le commerce local. Fermetures de parkings, modifications du trafic, trottoirs inutilisables, les handicaps sont nombreux et ils irritent au plus haut point les responsables de boutiques et autres restaurants.

Travaux interminables

«Le problème avec ce chantier, c’est que la municipalité a souhaité tout changer d’un coup, tonne Margareth Ruchti, présidente du Groupement Rollois des Entreprises et Commerçants (GREC). Et avec ce concept de changement complet, du sol au plafond, cela donne des travaux interminables qui ruinent littéralement les commerçants rollois. Pour preuve, il y a déjà eu plusieurs cessations d’activité et d’autres échoppes sont en danger, l’heure est grave.»

Grave car les actions entreprises par les commerçants, comme la création d’un site d’information (www.grandrue-rolle.ch) et d’une page Facebook, ne suffisent pas à stopper l’hémorragie de la clientèle. Et ils ne sont pas près d’en voir le bout du tunnel.

«Nous devrions avoir terminé au mois d’août 2015, c’est très dur de faire plus vite, précise Cédric Echenard, municipal rollois en charge des travaux. Ce que je peux confirmer, c’est que les délais sont pour l’instant tenus et le budget est suivi avec sérieux. Mais c’est vrai que ce n’est pas évident pour les petits commerces.»

Communiquer!

La difficulté de faire face à des travaux envahissants est valable pour tous les types de commerces, petits et grands.

«L’alimentation subit une perte de 20 à 30%, et c’est bien pire pour les autres types de magasins, déplore la présidente du GREC. Mais nous demandons des indemnités depuis plusieurs mois à la municipalité, celle-ci ne veut rien entendre. Nous allons continuer de nous battre en communiquant à la population qu’elle peut venir et surtout que la période est cruciale.» Un avis en partie partagé par Cédric Echenard: «Il faut que les gens arrêtent de vouloir arriver en voiture devant la boutique de leur choix, il ne faut pas avoir peur de marcher un peu. De toute façon, à la fin du chantier, il y aura moins de places de parc pour les automobiles.» Pas sûr que cette nouvelle réjouisse les commerçants rollois. Surtout que la période des fêtes de fin d’année s’annonce cruciale. Leur seul lot de consolation? Une petite campagne de publicité offerte par la municipalité sur les bus de la ville. Un petit coup de pouce qui risque d’être une simple goutte dans un océan de problèmes…