Pas assez de ludothèques à Lausanne?

JEU • Le conseiller communal Vincent Brayer propose que la Municipalité réévalue la situation des ludothèques lausannoises en valorisant leur intégration au sein des quartiers et en professionnalisant les structures.

  • Le conseiller communal estime que les ludothèques lausannoises ne sont pas assez nombreuses. MARINO TROTTA/VILLE DE LAUSANNE

    Le conseiller communal estime que les ludothèques lausannoises ne sont pas assez nombreuses. MARINO TROTTA/VILLE DE LAUSANNE

A Lausanne, la politique des ludothèques n’a pas évolué depuis 10 ans. Pour Vincent Brayer, conseiller communal socialiste et président du comité d’association de la ludothèque Pinocchio, ce point mérite donc d’être repensé, au vu de l’évolution de l’intérêt de la population et de la reconnaissance des bienfaits du jeu en matière d’éducation ou de lien social. Il a donc déposé deux postulats au Conseil communal, demandant une politique municipale spécifique pour les ludothèques mais aussi qu’elles soient intégrées dans la planification des quartiers. «Aujourd’hui, les ludothèques sont en croissance, le nombre de prestations pour la population augmente – en corrélation avec la demande - et les ludothécaires se professionnalisent. Pourtant le volet politique n’a été que peu abordé depuis dix ans.»

Un rôle important

Il insiste notamment sur la nécessité, selon lui, de connecter le développement des ludothèques avec celui des quartiers, considérant qu’il est de tâche publique d’offrir ce service. «Les ludothèques sont un endroit permettant aux enfants de se développer, de resserrer les liens familiaux mais aussi intergénérationnels. Comme nous prévoyons les écoles, les infrastructures sportives ou les bibliothèques, nous devrions intégrer les ludothèques dans une planification globale à l’échelle des quartiers. Dans ce sens-là, elles sont trop peu nombreuses et pas assez financées à Lausanne», estime le socialiste.

Car la Ville compte en tout 4 ludothèques, dont une centrale, Pinocchio, à la place de la Palud. Celle-ci bénéficie d’une subvention pérenne de 50’000 francs par an, permettant de rémunérer sa ludothécaire à 50% et une auxiliaire à 10%. Depuis mai 2019, la ludothèque de Chailly La Cigale et la Fourmi, au vu de son importance, reçoit aussi une subvention rémunérant sa ludothécaire diplômée à 40%.

Les deux autres, Alibaba aux Boveresses, et La Pagode à Malley, sont de petites ludothèques intégrées aux centres de loisirs. Elles sont indirectement aidées par la Ville au travers de la FASL (Fondation pour l’animation socioculturelle lausannoise) et par un fonds de soutien, créé il y a dix ans, permettant le financement de la formation des bénévoles et le renouvellement des jeux.

Mais il n’en reste pas moins qu’à part un 90% rémunéré, si on cumule les pourcentages des deux ludothécaires payées, les ludothèques lausannoises fonctionnent principalement grâce au bénévolat. Un point que reconnaissait, et saluait, déjà le préavis de 2010, qui n’affichait toutefois pas la volonté que cela change.

L’une des pistes proposées par le postulat serait de rapprocher le fonctionnement des ludothèques à celui des bibliothèques, en créant par exemple un réseau, avec une ludothèque centrale et des «antennes» dans les quartiers. Et bien sûr, avec des employés formés et rémunérés. Avec le fonctionnement actuel «il y a matière à collaboration mais pas forcément à une fusion» entre les bibliothèques et les ludothèques, relève le syndic Grégoire Junod. Qui conclut: «Il est trop tôt pour dire si le soutien de Lausanne aux ludothèques est appelé à être maintenu dans sa forme actuelle ou s’il évoluera.»