«Empire of Light» ou le cinéma d’une ville balnéaire d’Angleterre

A l’instar de Steven Spielberg avec son magnifique «The Fabelmans» sorti la semaine dernière, ou de Giuseppe Tornatore avec l’inoubliable «Cinema Paradiso», sorti en 1988, le réalisateur Sam Mendes explore à son tour les liens entre mémoire, affect et cinéma avec son très sensible et délicat «Empire of Light».

Cet empire de lumière, c’est le cinéma d’une ville balnéaire d’Angleterre. Hilary en est la responsable d’exploitation. Quinquagénaire solitaire, elle tente de préserver sa santé mentale fragile en évitant les liens sociaux trop intimes, mais va petit à petit se rapprocher de Stephen, un nouvel employé issu des classes populaires et victime du racisme ambiant. Ces deux êtres fragiles que tout oppose vont trouver refuge dans ce cinéma, lui aussi plus fragile qu’il n’y paraît. La salle apparaît comme une arche des âmes en peine et des oiseaux blessés, et le cinéma devient ici un refuge pour le cœur et les âmes perdues. Le réalisateur vise le cœur et tape dans le mille avec ce mélodrame poignant et lumineux, faisant de cette salle de cinéma un sanctuaire, comme une église, ou un dernier rempart à l’obscurité, la bêtise et la méchanceté des hommes.