EO, un petit âne pour un grand film

Ce film très singulier nous offre un regard frais et parfois désenchanté sur l’humanité, à travers les yeux innocents d’Eo, qui croisera sur son chemin la bonté, la bienveillance, la générosité, mais aussi la bêtise.

Un petit âne gris de cirque se retrouve livré à lui-même et parcourt le monde avec le souvenir de son ancienne maîtresse qui le couvrait de douceur et de muffins aux carottes entre deux numéros sous les projecteurs du petit chapiteau itinérant. Récompensé par le Prix du Jury au Festival de Cannes, ce film très singulier nous offre un regard frais et parfois désenchanté sur l’humanité, à travers les yeux innocents d’Eo, qui croisera sur son chemin la bonté, la bienveillance, la générosité, mais aussi la bêtise, l’ignorance, la violence, et la cupidité. Si la première demi-heure peut laisser perplexe, frôlant parfois le reportage façon «30 Millions d’Amis», le film prend son envol en même temps que l’âne sa liberté, et finit par nous emporter dans une succession de saynètes qui sont souvent d’une beauté formelle exceptionnelle. Nous voici en immersion totale avec Eo, dans un box d’écurie ou découvrant l’ivresse des grands espaces, sur les petites routes de montagne, ou dans l’obscurité d’une forêt de nuit, dans les bras de sa maîtresse ou sous les coups de hooligans, soigné par un vétérinaire ou capturé pour l’abattoir. Si certains moments sont un peu poseurs, d’autres sont d’une rare intensité et ce petit âne porte sur son dos un grand film.