Au service des Ferrari de collection

FERRARI • L’enseigne «Ferrari Classiche» est unique en Suisse romande. Située à Genève, elle bichonne les plus beaux spécimens historiques.

Depuis quelques années, Ferrari met de l’ordre dans la reconnaissance des véhicules historiques portant son cheval cabré. Il y a eu beaucoup de spéculations, beaucoup de voitures présentées comme authentiques et qui n’avaient qu’un numéro de châssis. Or, les archives sont abondantes, précises, et font correspondre un moteur, un châssis, une transmission, des suspensions, etc. Il ne sera plus possible de «composer» une antiquité avec des éléments disparates.

La division «Ferrari Classiche» à Maranello gère toute la littérature des modèles produits depuis 1947. Tous les détails y sont. Les enseignes du même nom y ont accès et peuvent ainsi retracer le parcours de chacune des voitures qu’un propriétaire leur soumet. Pour donner un exemple, il est souvent arrivé qu’un moteur soit changé, parce que cela semblait plus avantageux que de réparer l’original. Cette opération enlève à l’ancêtre ses «matching numbers», autrement dit la correspondance des chiffres. Cela n’a pas l’air important, pourtant à la revente cela peut représenter 20% de valeur en moins.

Une rareté réhabilitée

La seule antenne romande de «Ferrari Classiche» se trouve chez Modena Cars à Genève. À l’occasion de son inauguration, une 250 swb (short wheel base, c’est-à-dire à châssis court) était présentée. Elle a été acquise d’un propriétaire belge, qui l’avait peinte en jaune, avait ajouté des interrupteurs et avait retouché la carrosserie, endommagée à l’occasion de touchettes en compétition de voitures historiques.

Cette rareté a la bonne correspondance des chiffres entre le moteur, le châssis, etc. Il n’en reste que 34 au monde. Elles valent des prix d’or. Celle-ci a été refaite, notamment la carrosserie, en pliant à la main les tôles d’aluminium. Le 12 cylindres de 3l à carburateurs Weber a été complètement démonté et remis à neuf. Cette 250 peut ainsi recevoir un certificat d’authenticité, validé par Maranello, comme ce sera le cas de toutes les voitures prises en charge par «Ferrari Classiche». Si elle devait être proposée aux enchères, les centaines de milliers d’euros de sa restauration vaudraient la peine, elle peut être estimée entre 12 et 14 millions de francs.