Les grands progrès de l'hybridation

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    Les grands progrès de l'hybridation

Les spécialistes du monde automobile, dont les prévisions ont beaucoup en commun avec celles des experts météorologues, avaient accueilli avec un certain scepticisme, voire un certain dédain, le lancement par Toyota des premières voitures hybrides, juste avant le tournant du précédent millénaire. Nous sommes en 1997, la Prius Hybride, quelque peu moquée, fait ses premières armes dans une relative indifférence. 

Sport de haut niveau
Dix-huit ans plus tard, les sourires sont rangés du côté du géant nippon, plus que jamais premier constructeur mondial. La Prius s’est écoulée à trois millions d’exemplaires et Toyota a vendu sept millions d’hybrides, à des années-lumière de ses concurrents, marginaux sur ce marché. La justesse de la vision du géant nippon résonne avec encore plus de force aujourd’hui que l’hybridation est sur toutes les lèvres et sous tous les capots.
Ajouter à un moteur thermique un système électrique, le tout sous contrôle électronique, c’est accroître le risque de panne, pense-t-on. C’est pour cela que le public a longtemps hésité avant de se laisser séduire par des chiffres de consommation avantageux. 
La révolution intervenue la saison passée sur les circuits de Formule 1 n’est sans doute pas étrangère à la grande cote actuelle de l’hybride, qui semble avoir passé sa crise de confiance. 
Par le truchement du sport de haut niveau, la technologie a fait d’énormes progrès, aussi bien en termes de fiabilité que d’efficacité. Pas étonnant, alors, que ce soit le monde des grandes sportives qui soit le plus attentif à l’évolution de l’hybride – le plus friand aussi. Tous les noms les plus prestigieux du premium ont écrit, durant les derniers mois, une nouvelle page de leur histoire et viennent faire montre de tout leur savoir-faire dans le domaine sur les bords du lac Léman. 
Porsche peaufine son Cayenne S Hybride, BMW promène de salon en salon son I8 aux performances de premier ordre, Ferrari pousse dans ses derniers retranchements sa LaFerrari avec sa version FXX K qui embarque un système électrique de 120 ch, Audi étrenne son système e-Tron sur tous ses modèles à vocation sportive… pas un modèle haut de gamme n’échappe à cette déferlante.
 
Tout le monde s’y met
Ces progrès réalisés par les marques premium et sportives se ressentent naturellement sur les modèles plus grand public. Petite page d’histoire qui s’écrit, par exemple, la Golf apparaît désormais en version GTE. 
La formule est simple (un moteur 1,4 l essence de 150 chevaux et un bloc électrique de 102 chevaux), mais a véritablement quelque chose de magique. L’autonomie totale est poussée à 939 km et la consommation théorique annonce un étourdissant 1,5 l/100 km. Mieux, le système électrique, qui offre seul une vingtaine de kilomètres d’autonomie, se recharge sur une simple prise de courant en quelque trois heures. 
 
Version sportive
Sur le même modèle, l’A3, également à Genève en version sportive RS3, se dote d’un dispositif hybride rechargeable (e-Tron), comme ses grandes sœurs. Mercedes n’est pas en reste avec sa Classe C qui arrive elle aussi avec un bloc plug-in/hybride.
Et la liste est longue : de Lexus à BMW en passant par Chevrolet ou Ford (notamment la dernière Mondeo qui fait son retour en Europe), tous les constructeurs, contraints à réduire l’ensemble de leurs émissions de CO2, ne jurent aujourd’hui que par cette technologie. Même Fiat, longtemps réfractaire, va s’y mettre. Tous? Non, seul un petit groupe d’irréductibles résiste encore et toujours à la déferlante. Des irréducti-
bles Gaulois, bien sûr! Renault n’a jamais caché sa préférence pour le système tout-électrique. Seul contre tous, le Losange peut bénéficier du soutien indéfectible de Nissan dans ce domaine. 
Mieux, à la vue des derniers chiffres de ventes de véhicules électriques en France (en hausse de 20% en janvier dernier), l’avenir donnera peut-être raison au premier constructeur français. Plus inquiétante, en revanche, est la situation de Peugeot. 
Focalisé sur la technologie HybridAir, le groupe n’a pas eu les moyens d’aller au bout de ce projet prometteur et vient d’y renoncer. 
Son système électricité-diesel, trop onéreux, est aussi en train de passer à la trappe. Le Lion est donc assurément en train de passer à côté de ce virage délicat, même si sa stratégie de downsizing lui permet de proposer des modèles très intéressants, comme la 308 GT