«De nombreux bus TL roulent encore et toujours au diesel, c’est sidérant!»

MOBILITE • Les lignes 1, 6, 7 et 21 sont desservies par des bus qui fonctionnent régulièrement au moteur diesel. De quoi mettre en rogne bon nombre d’habitants qui dénoncent le bruit et la pollution ainsi engendrés. Du côté des TL, on en appelle à la patience.

  • La ligne 21 disposera de caténaires sur l’ensemble de son parcours d’ici fin 2023. MISSON-TILLE

    La ligne 21 disposera de caténaires sur l’ensemble de son parcours d’ici fin 2023. MISSON-TILLE

Au mois de mars de l’année dernière, plusieurs habitants de l’avenue Juste-Olivier se plaignaient dans nos colonnes (lire notre édition du 10.03.22) du bruit engendré par les bus de la ligne 21 qui relie Paudex à la Blécherette. Ces derniers, une fois arrivés à l’arrêt Alpes, abaissaient leurs perches et enclenchaient leur moteur diesel durant plusieurs centaines de mètres, provoquant au passage un bruit assourdissant de jour comme de nuit.

Depuis, la situation ne semble guère avoir évolué comme le souligne Mireille*, une quinquagénaire qui habite le quartier de la gare: «Il y a presque un an, j’avais interpellé les TL en leur disant que je ne dormais plus à cause du vacarme de ces bus. Ils m’avaient promis que la situation était provisoire et qu’ils attendaient une autorisation pour pouvoir installer des lignes aériennes électriques. Mais les mois passent et je vis toujours le même enfer! Je suis à deux doigts de déménager car c’est devenu tout bonnement invivable.»

Lignes aériennes à la fin 2023

Son voisin de palier, boulanger de profession, abonde: «Avec mon job, je suis obligé de me coucher et de me lever tôt, donc ne pas fermer l’œil avant une heure du matin constitue un vrai problème. J’ai essayé de dormir avec des boules quies, mais cela ne change pas grand-chose. Je ne vais tout de même pas acheter un casque de chantier pamir pour avoir des nuits normales!» Conscients de cette situation, les TL demandent aux riverains de la ligne 21 de faire preuve d’un peu de patience: «Nous visons une mise en service des lignes aériennes à fin 2023; cela dépend encore des procédures d’autorisation, de la disponibilité des équipements et des conditions de réalisation des travaux.»

Une réponse qui ne rassure pas vraiment Mireille: «Cela m’attriste profondément d’apprendre que je vais devoir supporter encore un an de boucan, de pollution et d’insomnies.»

Alors que la grogne ne faiblit pas dans le quartier de la gare, une autre ligne semble particulièrement agacer les usagers et riverains, il s’agit de la 7, celle qui relie Pully à Prilly. «Depuis la réouverture du Grand-Pont, cette ligne est desservie uniquement par des bus fonctionnant au diesel, s’agace Ernest Lang, un usager régulier. C’est d’autant plus surprenant qu’il y a des caténaires qui permettent l’utilisation de véhicules électriques. On parle en permanence d’écologie, les transports publics pourraient au moins montrer l’exemple en remplaçant totalement leur flotte polluante.»

Plans à moyen terme

Là encore, les TL demandent un peu de temps: «En tenant compte de l’ensemble des paramètres, tels que cadences, besoins en capacité, charges financières et amortissements, livraison de véhicules, contributions aux objectifs climatiques, nous œuvrons sur des plans à moyen terme. Des lignes, comme la 7 se voient ainsi pour le moment encore attribuer des autobus diesel. L’objectif étant de passer à une flotte totalement non émettrice de gaz à effet de serre en exploitation et plus silencieuse d’ici la fin de la décennie.»

En attendant, sur les 248 véhicules dont disposent les transports publics lausannois, seule une centaine est actuellement électrique ou hybride.

*prénom fictif, identité connue de la rédaction