Coup de gueule - La mode, ça vieillit

Ils parlent, on ne les entend plus. Ils tentent d'articuler du sens, le message ne passe plus. Ils essayent de revenir avec les vieilles recettes d'il y a trente ans, vingt ans, dix ans, la sauce ne prend plus. Les Verts sont à la peine. Celui qui fut longtemps le parti de la dernière pluie, celui des modes et des convenances, celui de la félicité post-moderne, apparaît aujourd'hui comme totalement essoufflé. A peine le temps de canicule – tellement volatile, hélas – lui offre-t-il, çà et là, l'aubaine de nous terroriser une nouvelle fois avec le réchauffement. Oui, cette obsession d'il y a trois ou quatre ans, dans la bouche de leur président d'alors, Ueli le Climatique.Quand on a voulu, il y a trente ans, arriver en politique en prenant tous les autres pour de vieux ringards qui n'auraient rien compris au monde nouveau, quand on s'est pointé avec ce rare snobisme consistant à vouloir «faire de la politique autrement», échapper au tragique de l'Histoire, dépasser la lutte des classes (donc, faire passer les socialistes pour des cons), il y a un moment où il faut déchanter.Les Verts, aujourd'hui, n'ont plus grand chose à nous dire. D'autres partis, heureusement, s'occupent de l'environnement, et c'est un ami de la nature qui signe ces lignes. Mais cette incroyable prétention à entrer seuls dans une modernité qu'ils sont d'ailleurs seuls à appeler de leurs vœux, il faudra bien qu'ils en aient la sanction. Dans les urnes, un peu partout, elle ne saurait tarder.