Coup de gueule - Les ectoplasmes

Rien de pire que les planétaires, les mondialistes. Formés à HEI, les Hautes études internationales, en anglais ou en espagnol, perfectionnés aux Etats-Unis, frayant et fricotant dans le petit monde international, ces Suisse se permettent, au nom de leur vision céleste, de contempler leur propre pays de haut, du ciel, ou de Sirius, avec la longue-vue des savants. Ils nous regardent, nous, leurs compatriotes, comme un entomologiste contemple un insecte. Nous leur serions extérieurs.

Cette nation qui est nôtre, nous a pétris, et dont ils sont autant que nous surgis, ils la renient. Il faudrait tout accepter, la Lex Americana, l'adhésion à l'Union européenne, les pressions de Washington et Bruxelles, Paris ou Berlin. Dire oui, parce que ce serait inéluctable. La marche du monde, disent-ils. Ils ne pensent qu'au monde, ne raisonnent que global, et nous les nationaux, accrochés à notre parcelle de terre, serions les archaïques, les dépassés.

Ces déracinés de l'âme n'ont aucune leçon à nous donner. Ils ont voulu sauter l'échelon de la patrie, pour une adhésion directe à la planète? C'est leur droit. Le nôtre, c'est d'aimer notre pays, ce qui est d'ailleurs le meilleur commencement pour aimer un jour le monde. En étant soi-même. Et non des ectoplasmes.