JACQUES WULLSCHLEGER
Sarah Atcho, sociétaire du Lausanne-Sport, est une jeune femme longiligne. Avec son mètre quatre-vingt, elle aurait pu être mannequin. Elle a choisi l’athlétisme. Et ça lui va comme un gant.
Une sprinteuse
Sa discipline, le sprint. «Parce que je n’ai pas d’explosivité ni de rebond.» Elle rit, un atout. Souvent, c’est aussi une de ses marques personnelles. Elle fait partie du groupe du relais 4 x 100m entraîné par Laurent Meuwly. «Je suis la joyeuse de l’équipe, c’est dans ma nature», dit-elle. «Je n’ai pas envie d’être désagréable. Mais au travail, je suis hyper sérieuse.»
Pour Sarah Atcho - sa maman est marocaine et son papa, ivoirien -, l’athlé, c’est sa vie. Ses records personnels? 11’’86 sur 100m et 23’’83 sur 200m. «Cette saison, j’ai bon espoir de les améliorer. Pour avoir une place dans le relais, c’est le passage obligé. Etant donné ma taille, le 200m est ma distance préférée. Mais il est possible qu’un jour, je monte sur 400.»
Sarah Atcho est étudiante, elle vise un master. «Mais pas forcément en HEC. Le management et le marketing m’intéressent beaucoup.» Elle soupire. «Je m’aperçois qu’il est de plus en plus difficile, voire impossible, de concilier le sport et les études. »
Objectif Rio
Dans la conversation, Sarah Atcho dit qu’elle ne courra pas à Athletissima, le 9 juillet. «Je serai à Tallin pour les championnats d’Europe M23.» Pourquoi si loin, pourquoi ne pas courir dans son jardin? «Pour moi, Athletissima est d’un niveau encore un peu trop élevé», avoue-t-elle, très sérieuse. «J’ai plus de chance à Tallin. Avec le relais, nous visons une médaille.»
Cet été, Sarah Atcho, espère battre ses records. «Je ne me focalise pas sur eux, c’est le plus sûr moyen de passer à côté. Un record, affirme-t-elle, il vient d’un coup. L’important, c’est de se sentir bien pour que cela aille plus vite.» Une fois par semaine, elle rencontre Valérie Andreetto. «Elle pratique à Genève. C’est ma préparatrice mentale.» Pour aller aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, il faut courir le 200m en 23’’20. «C’est jouable!» Le relais des dames du 4x100m est déjà qualifié. Six athlètes s’y rendront. «C’est très motivant de savoir ça.» Sarah Atcho se persuade déjà qu’elle fera partie de ce groupe. «Ça m’aide à travailler encore plus, à vouloir courir toujours plus vite.»