Sur le chemin du deuil

OUVRAGE • L'épreuve du deuil est une étape souvent difficile à traverser. Pour mieux vivre la perte d'un être cher, un ouvrage regroupe les réflexions de quatre auteurs. Parmi eux, le philosophe lausannois Alexandre Jollien.

Perdre un être cher est un événement bouleversant. Comment affronter la mort, le deuil, la disparition d'un être que l'on aime? Comment survivre à l'absence? Au travers d'un ouvrage «Le deuil… à traverser», quatre auteurs abordent cette thématique par des axes différents: philosophique, théorique et métaphorique. Parmi eux, le philosophe Alexandre Jollien et la directrice de l'Espace Pallium à Lausanne, Christine Burki. «Notre démarche, avec les deux autres associations porteuses du projet, la Ligue vaudoise contre le cancer et Vivre son deuil, répond à un réel besoin, car aucun ouvrage récent, simple mais pas simpliste, n'existait sur le marché», souligne Christine Burki.Dans cet ouvrage, Alexandre Jollien, parrain de l'Espace Pallium, signe un texte qui traite du deuil et du vivre avec. «Quand un proche disparaît, c'est le sentiment d'absence qui domine. Mais j'ai voulu mettre en évidence ce qui est là, ce qui reste et ce qui fait qu'il faut continuer à vivre avec tout ce qui est présent, y compris avec le souvenir de la personne disparue, souligne le philosophe. Quand tout crie l'absence, la personne défunte fait encore et toujours partie de la vie».

L'importance du temps

Lors de la perte d'un être cher, on a l'impression qu'on ne pourra jamais surmonter sa peine. «Le temps prend une autre dimension pour l'endeuillé. Mais souvent, il se met des pressions en se disant "je dois faire mon deuil". Or, il ne s'agit pas de faire, mais de vivre son deuil. Toutes les notions d'absence et de manque ne doivent pas se situer au niveau temporel mais du ressenti», relève Christine Burki.Cet ouvrage se veut facile d'accès. Chaque texte peut être lu au gré du lecteur, en fonction de ses besoins et de son énergie. Pas d'injonctions comme «Ca va aller, sers les poings!», mais des pistes de réflexions pour apporter un peu d'apaisement.

De la souffrance à la bienveillance

Reste que le deuil, comme toute épreuve, permet de grandir. «Même si c'est le cas, il ne faut pas en faire un diktat absolu. Et si un jour je perdais un enfant, j'aurais du mal à dire cela», reconnaît Alexandre Jollien. Reste que pour faire son deuil, il est nécessaire de passer par différentes étapes. La séparation définitive avec un être aimé est une épreuve bouleversante. Pour faire son deuil, pour en sortir, il faut accepter d'y entrer. Faire son deuil, c'est accepter l'absence du défunt et la fin de notre relation avec celui-ci, accepter que la vie précédente soit terminée et que la nouvelle soit différente. Est-ce là le secret d'un deuil réussi? «Ce mot ne me convient pas. Je parlerais plutôt d'apaisement quand on arrive à penser à la personne disparue sans souffrance. Etre dans la bienveillance. On apprend à vivre de nouveau. Mais autrement».

Le deuil… à traverser», receuil de textes d'Alexandre Jollien, de Rosette Poletti, d'Alix Noble Burnens et de Christine Burki. Renseignements: Espace Pallium, Place Pépinet 1, Lausanne. www.espacepallium.ch